La hausse des taux rend les Canadiens anxieux

Par La rédaction | 30 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Igor Stevanovic / 123rf

La hausse des taux d’intérêt fait craindre le pire aux Canadiens, qui ont déjà commencé à se serrer la ceinture, selon un sondage de la Banque Manuvie.

Près de 60 % des Canadiens affirment ainsi avoir réduit leurs dépenses, surtout pour les produits et services non essentiels, mais aussi pour les articles de consommation de base. Par exemple, 27 % de ceux qui ont pris des mesures pour se préparer aux nouveau taux ont fait une croix sur les divertissements comme le cinéma et les bars, alors que 10 % ont compressé leur budget d’épicerie.

Pas moins des deux tiers des répondants à l’enquête se disent préoccupés par le resserrement de la politique monétaire canadienne.

Le sondage, mené auprès de 2003 Canadiens, a été réalisé en mai dernier, soit avant la dernière hausse du taux directeur de la Banque du Canada, en juillet. Rappelons que depuis l’été dernier, la banque centrale a augmenté son taux directeur à quatre reprises. Il se situe aujourd’hui à 1,5 %.

Interrogé par La Presse Canadienne, Rick Lunny, président et chef de la direction de la Banque Manuvie, voit d’un bon œil le fait que les consommateurs fassent preuve d’une plus grande prudence en cette période de hausse de taux.

« Les jeunes familles, comme on pouvait s’y attendre, étaient les plus inquiètes à l’idée de s’endetter, alors si elles sont en mesure d’ajuster leur style de vie, je crois que c’est une bonne chose », soutient-il.

LES TAUX AUGMENTENT, LE STRESS AUSSI

Les périodes de hausses de taux ne touchent pas que les portefeuilles des Canadiens, elles mettent aussi à rude épreuve leur santé mentale. La moitié des répondants se sont dits stressés par leur niveau d’endettement, alors que 40 % ont affirmé que leur situation financière précaire avait des conséquences négatives sur leur santé mentale.

Le tiers des Canadiens soutiennent même que leurs dettes les empêchent de dormir. Pour 30 % des répondants, les problèmes de dettes sont également à l’origine de conflits dans leurs relations de couple.

Ces résultats ne sont pas si surprenants lorsque l’on considère que 23 % des Canadiens prévoient verser davantage d’argent en paiements d’intérêt que l’année dernière.

Un point positif tout de même, 17 % des répondants au sondage ont déposé de plus grosses sommes d’argent dans leurs comptes d’épargne pour se protéger contre une hausse de taux soudaine. Cette solution ne semble toutefois pas à la portée de tous, alors que des données de Statistique Canada indiquent que l’inflation a augmenté plus rapidement que le revenu médian des ménages au Québec entre 2005 et 2015.

La rédaction