La hausse des taxes affectera les ristournes de Desjardins

Par La rédaction | 17 mars 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le Mouvement Desjardins est affecté de façon importante par la hausse des taxes imposées aux institutions financières, indique sa dirigeante, Monique F. Leroux, qui reconnaît que cet élément pourrait influencer le partage des excédents.

« C’est sûr que la dimension des ristournes est rattachée à la dimension des excédents », a-t-elle mentionné vendredi, à l’occasion du Conseil des relations internationales de Montréal, rapporte La Presse canadienne. La présidente et chef de la direction du Mouvement s’est toutefois gardée de critiquer le gouvernement Couillard, affirmant que la coopérative établie à Lévis devait faire sa part.

Un impact de plus de 50 M$

Desjardins évalue à plus de 50 millions de dollars par an l’impact de la hausse sur la taxe salariale des institutions financières et la hausse du taux de la taxe sur les primes d’assurances de personnes. Ces deux mesures, imposées lors de la dernière mise à jour économique, en décembre dernier, devraient permettre au gouvernement québécois de récolter annuellement environ 250 millions.

« L’effort demandé […] est réel, explique-t-elle à la PC. Nous sommes le plus gros employeur privé au Québec, avec 40 000 personnes. C’est sûr que nous sommes probablement celui qui est touché de la façon la plus [importante]. »

Le Mouvement avait déjà indiqué qu’il estimait que la hausse de la taxe sur la masse salariale – qui doit prendre fin en mars 2017 – allait lui coûter chaque année 32 millions. La facture est quant à elle estimée à 22 millions par an pour l’augmentation de la taxe sur les primes d’assurances de personnes.

Ristournes inférieures à 50 $

Monique Leroux a cependant tenu à préciser que d’autres facteurs, comme les nouvelles règles bancaires obligeant les institutions à conserver des réserves plus importantes de capital, allaient aussi influencer le partage des excédents.

Toutefois, d’après elle, les membres de la coopérative préfèrent la « robustesse » ainsi que la « solidité » de l’institution à la « distribution ponctuelle » de ristournes.

« Dans un moment où il y a beaucoup de volatilité sur les marchés […] on doit privilégier la mise en réserve et le capital, parce que c’est ce qui nous permet de poursuivre notre croissance », estime la dirigeante, qui affirme également que pour près de 80 % des membres, les ristournes versées sont généralement en deçà de 50 dollars.

20 000 nouveaux emplois au Québec

D’après Desjardins, les ristournes versées aux membres pour l’exercice 2014 devraient osciller aux alentours de 200 millions. Au 31 décembre 2014, l’actif total de l’institution financière s’établissait à 229,4 milliards, en hausse de 8,2 % par rapport à l’année précédente.

La dirigeante a par ailleurs indiqué qu’elle s’attendait à ce que le mouvement coopératif québécois crée quelque 20 000 nouveaux emplois d’ici la fin de l’exercice 2020. Enfin, elle a déploré le fait qu’à l’échelle internationale, les coopératives ne reçoivent pas tout le crédit qu’elles méritent, contrairement aux sociétés cotées en Bourse. La rédaction vous recommande :

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