La loi du plus fort va régir l’immobilier commercial

Par Nicolas Ritoux | 23 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Magasinage au temps de la COVID-19
Photo : tovfla / iStock

À long terme, les espaces de vente au détail les « plus forts » attireront des détaillants de haute qualité, tandis que les « plus faibles » fermeront leurs portes et seront recyclés, croit Larry Antonatos, directeur général et gestionnaire de portefeuille à Brookfield Asset Management.

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« Les mesures de confinement du printemps ont eu un effet énorme sur l’immobilier de vente au détail puisque les commerces non essentiels ont dû fermer et les consommateurs sont passés au magasinage en ligne. Cet automne, avec l’assouplissement des mesures, cet effet à court terme se renverse. Mais c’est le long terme qui retient le plus notre intérêt », dit Larry Antonatos.

Selon l’expert, certains changements comportementaux forcés par la pandémie de COVID-19 pourraient se poursuivre. Par exemple, l’adoption du commerce électronique a commencé il y a longtemps mais a été grandement accélérée par les mesures de distanciation sociale. Les consommateurs ont acheté en ligne ou ont gardé leurs sous, pendant que les détaillants se sont adaptés à la demande électronique ou ont dû fermer boutique.

Autant les cinémas et restaurants devraient retrouver leur achalandage d’avant, car leurs attraits perdureront une fois la pandémie passée, autant le taux d’occupation du commerce de détail va subir une « réduction nette à long terme », selon lui.

« Ce ne sont pas toutes les propriétés qui souffriront. Nous croyons que la tendance va bifurquer. D’un côté, les espaces de vente au détail de qualité supérieure, qui desservent une population nombreuse et aisée, vont recevoir une concentration de détaillants pour qui la présence physique demeure une partie importante de la relation avec la clientèle. À l’inverse, l’immobilier plus faible va voir ses occupants se retirer en fin de bail et les espaces devront être recyclés pour d’autres usages industriels, commerciaux ou résidentiels », entrevoit Larry Antonatos.

« Tout ne sera pas perdu, car les grands terrains vacants situés dans des emplacements centraux sont plutôt rares. Leur valeur sera élevée même si les vieux bâtiments doivent être démolis pour en construire de nouveaux », poursuit Larry Antonatos.

L’expert voit du potentiel dans les entreprises de gestion immobilière dont les propriétés desservent des marchés où la démographie est favorable.

« Leurs titres s’échangent actuellement à rabais et c’est une belle occasion de les acheter. Ce n’est pas sans risque : de nouvelles vagues d’infections et de fermetures peuvent survenir, et le retour à la consommation en extérieur peut être lent. Mais à long terme, nous croyons que les espaces de détail forts deviendront encore plus forts. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.