La moitié des propriétaires à risque en cas de hausse des taux

Par La rédaction | 23 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus d’un propriétaire canadien sur deux n’a pas la capacité financière d’affronter une hausse des taux d’intérêt, des dépenses imprévues ou une interruption de revenu, selon un sondage publié mardi par la Banque Manuvie.

Ainsi, 52 % des Canadiens titulaires d’un prêt hypothécaire ne disposent pas de la souplesse financière nécessaire pour se retourner en cas d’urgence, et ce, malgré que le remboursement des dettes soit une priorité pour 78 % des personnes interrogées.

Le sondage montre que la dette hypothécaire moyenne a augmenté de 11 % l’an dernier pour s’établir à 201 000 dollars. Le problème est « particulièrement préoccupant » chez la génération Y, dont les membres ont vu leur dette hypothécaire croître plus vite que celle de toutes les autres générations, souligne Manuvie.

La situation des jeunes nés entre le début des années 1980 et 2000 est d’autant plus précaire qu’ils sont « beaucoup plus susceptibles d’avoir de la difficulté à effectuer leur versement hypothécaire en cas d’urgence financière ou de perte d’emploi du principal soutien financier de la famille », ajoute la compagnie d’assurance.

PLUSIEURS ONT DÉJÀ MANQUÉ D’ARGENT

Le sondage révèle aussi que près d’un propriétaire sur quatre (24 %) reconnaît avoir été « à court d’argent » pour payer ses factures au cours des 12 derniers mois. Et que 70 % des titulaires d’un prêt hypothécaire ne seraient pas en mesure de gérer une hausse de 10 % de leur versement hypothécaire. La moitié (51 %) des répondants affirme disposer de 5 000 dollars ou moins mis de côté pour faire face à une urgence financière, tandis qu’un cinquième n’a aucune épargne.

« La vérité sur l’endettement des ménages au Canada, c’est que de nombreux propriétaires ne sont pas préparés à faire face à une hausse des taux d’intérêt, à des dépenses imprévues ou à une interruption de leur revenu. Toutefois, le fait d’intégrer une certaine souplesse dans la manière dont ils structurent leurs dettes pourrait leur permettre d’alléger le fardeau financier », commente dans un communiqué Rick Lunny, président de Manuvie.

LES PROPRIÉTAIRES QUÉBÉCOIS PLUS À RISQUE

Le sondage montre que c’est au Québec que les titulaires d’un prêt hypothécaire sont le plus susceptibles de connaître des difficultés en cas d’augmentation de 10 % de leur versement mensuel et en cas d’urgence financière (76 %). Près de 30 % d’entre eux ne disposent d’aucun « coussin » de sécurité leur permettant de couvrir de trois à six mois de dépenses, comme le recommandent plusieurs experts en finances personnelles.

L’étude révèle par ailleurs que près de la moitié (45 %) des propriétaires de la génération Y a reçu un don financier ou un prêt de leur famille au moment d’acheter leur première maison. Seuls 37 % des membres de la génération X et 31 % des boomers ont bénéficié d’un tel soutien. En revanche, près de deux boomers sur cinq (39 %), dont plusieurs sont les parents de Y, n’ont pas encore fini de rembourser leur prêt hypothécaire.

Le pourcentage de nouveaux propriétaires ayant besoin d’un soutien familial augmente donc au fil des générations bien qu’il y ait de plus en plus de ménages à deux salaires. Le nombre de familles comptant deux parents ayant un emploi a doublé au cours des 40 dernières années au pays, mais les coûts de logement augmentent plus rapidement que les revenus, selon Statistique Canada. À noter que les propriétaires de la Colombie-Britannique sont les plus nombreux à recevoir de l’aide des membres de leur famille lors de l’achat de leur première maison, près de la moitié (45 %) d’entre eux affirmant avoir emprunté de l’argent ou en avoir reçu.

LES BOOMERS AUSSI EN DIFFICULTÉ

Le sondage montre également que même si la valeur de leur maison est généralement plus élevée, de nombreux boomers doivent affronter les mêmes défis que leurs enfants. Quelque 41 % d’entre eux affirment ainsi que leur bien immobilier représente plus de 60 % du patrimoine de leur ménage, tandis que pour un répondant sur cinq (21 %), cette proportion est supérieure à 80 %.

Les boomers devront donc peut-être compter sur la vente de leur résidence principale pour financer leur retraite, résume Manuvie. Toutefois, 77 % des répondants d’entre eux souhaitent rester dans leur maison durant leurs vieux jours.

« Au même titre que les Y, de nombreux boomers qui approchent de la retraite manquent de souplesse financière. Ils veulent demeurer dans leur maison actuelle, mais cette dernière représente une part importante de leur avoir net. Au lieu d’acheter une maison plus petite, ou même de vendre leur maison et de devenir locataires, les propriétaires dans cette situation pourraient envisager d’utiliser un prêt hypothécaire souple pour accéder à la valeur nette de leur propriété pour constituer un supplément de revenu de retraite », conclut Rick Lunny.

Le sondage a été mené en ligne par Nielsen du 1er au 14 février auprès de 2 098 propriétaires canadiens âgés de 20 à 69 ans et dont le ménage a un revenu d’au moins 50 000 dollars.

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