La mondialisation se fera avec ou sans Trump

Par Soumis par CIBC | 16 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : nerthuz / 123RF

En ces temps de protectionnisme américain, il ne faut pas sous-estimer la vitalité des échanges entre les pays émergents, dit Michael Reynal, chef des investissements pour Sophus Capital.

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« De longue date, les marchés émergents profitent de leur démographie, de la mondialisation, et du rapprochement des liens mondiaux. Tous ces facteurs demeurent présents, et on voit s’améliorer et s’accroître les systèmes bancaires, l’accès au crédit et les flux de capitaux dans ces marchés. Le seul élément qui soit menacé est la mondialisation », dit Michael Reynal.

L’expert rappelle que la mondialisation se définit par l’échange de capitaux, de gens et d’information. Or les deux premiers sont menacés pour des raisons purement politiques, croit-il.

« Avec M. Trump à la Maison-Blanche et avec l’essor du protectionnisme dans certains pays d’Europe, certains flux d’échanges commerciaux sont remis en question. En conséquence, les flux de capitaux sont aussi affectés puisque les gens sont moins enclins à investir, emprunter ou prêter par-delà les frontières », poursuit Michael Reynal.

« L’immigration est aussi un sujet chaud aux États-Unis comme en Europe, avec des répercussions politiques au niveau mondial. Si les flux migratoires sont compromis, alors la productivité et les coûts de production le seront aussi », dit-il.

« Je m’inquiète pour la productivité autant dans les pays développés qu’émergents. Jusqu’ici, les libres flux de capitaux et de gens ont profité à tout le monde. Si on va à l’encontre de ces flux, on pourrait perdre des gains de productivité et de la croissance. »

Le seul élément de la mondialisation qui n’a pas changé est l’information : elle continue à circuler plus librement que jamais avec Internet et les médias sociaux, et « à rendre le monde de plus en plus petit », constate Michael Reynal.

Mais le plus important selon lui, c’est que d’importants vecteurs de croissance des marchés émergents demeurent intouchés.

D’abord, les matières premières : « En Asie par exemple, on trouve à la fois des producteurs et des acheteurs de matières premières, et les deux s’en tirent bien », dit-il.

Ensuite, la consommation : « On n’a vu aucun ralentissement dernièrement de ce côté, en particulier dans les biens discrétionnaires. Les ventes d’automobiles par exemple se portent très bien dans les pays émergents, surtout en Asie. »

En conclusion, les marchés émergents pourraient bien tirer profit de la mondialisation même si les États-Unis et certains pays d’Europe s’en excluent volontairement.

« Il y a beaucoup d’échanges commerciaux au niveau régional entre les marchés émergents. Cela fait contrepoids au protectionnisme que l’on voit se développer aux États-Unis. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Soumis par CIBC