La NSA aurait espionné plusieurs banques au Moyen-Orient

Par La rédaction | 26 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’agence nationale de sécurité américaine (NSA) aurait infiltré le réseau Swift, qui supervise les transactions financières, afin de surveiller plusieurs banques du Moyen-Orient, selon plusieurs médias européens et américains.

Rendue publique à la mi-avril, notamment par l’Agence France-Presse et le New York Times, cette information fait suite à la divulgation de nombreux documents par les cyberpirates du collectif Shadow Brokers (« les courtiers de l’ombre »).

D’après des experts en sécurité informatique consultés par l’AFP, ces documents, qui émaneraient d’une unité de piratage secrète de la NSA baptisée Equation Group, indiqueraient que l’agence serait parvenue à infiltrer deux des bureaux du réseau Swift, en Belgique, notamment EastNets, qui lui fournit un soutien technologique au Moyen-Orient.

« LA MÈRE DE TOUTES LES FUITES »

Grâce à cette intrusion, l’agence américaine de renseignement aurait ainsi été en mesure de suivre les transactions impliquant plusieurs banques et institutions financières au Koweït, à Dubaï, à Bahreïn, en Jordanie, au Yémen et au Qatar.

« Si ces faits sont avérés, il pourrait s’agir de la révélation la plus importante concernant la NSA depuis celles d’Edward Snowden en 2013 », estime la BBC. Sur son compte Twitter, ce dernier a d’ailleurs décrit cette fuite comme « la mère de tous les exploits, celle qui s’est échappée d’un laboratoire de la NSA pour déferler sur le Web ».

tweet_edward_snowdenÀ la suite de la publication de ces informations, Swift a cependant affirmé « n’avoir aucune preuve qui suggère qu’il y ait eu des accès non autorisés à son réseau ou à son service de messagerie », tandis que EastNets a elle aussi catégoriquement démenti avoir fait l’objet de vols de données. « Les informations sur un piratage présumé du réseau des bureaux de services EastNets sont totalement fausses et sans fondement. Nous pouvons confirmer qu’aucune des données des clients d’EastNets n’ont été compromises de quelque manière que ce soit », a assuré le groupe.

GADGETS D’ESPIONNAGE À VENDRE

Le collectif Shadow Brokers s’est fait connaître l’an dernier lorsqu’il a proposé à la vente toute une panoplie de gadgets d’espionnage employés par la NSA. Vu leur prix, qui atteignait des dizaines de millions de dollars, aucun acheteur ne s’était manifesté, du moins publiquement, mais depuis, les cyberpirates en ont dévoilé gratuitement une partie, relève l’AFP.

L’agence de presse ajoute que, selon les analystes, beaucoup des programmes révélés par « les courtiers de l’ombre » datent déjà de trois ans ou plus, mais qu’« ils comportent des vulnérabilités encore inconnues qui pourraient toujours être utilisées par d’autres pirates informatiques ».

La rédaction