La plus longue expansion de l’Histoire n’est pas terminée (EN FRANÇAIS)

28 janvier 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Warakorn Harnprasop / 123RF

On peut s’attendre à une expansion moindre, mais néanmoins soutenue en 2020, selon Luc de la Durantaye, stratège en chef des placements et chef des investissements à Gestion d’actifs CIBC.

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« L’année 2019 a été un pivot car la Fed est passée du resserrement à l’assouplissement, ce qui a vraiment soutenu les marchés financiers puisque les taux obligataires ont baissé et les actions ont grimpé. Cela nous amène en ce début d’année à des marchés relativement dispendieux, que l’on pense aux ratios cours-bénéfices élevés des sociétés américaines, aux faibles taux d’intérêt et aux courbes de rendement aplaties. On ne s’attend donc pas à ce que les rendements soient aussi élevés en 2020 qu’en 2019. Pourtant, l’assouplissement monétaire va permettre à l’expansion économique de se poursuivre », entrevoit Luc de la Durantaye.

L’expert juge « exceptionnel » ce contexte d’expansion soutenue alors que nous traversons déjà le cycle haussier le plus long de l’Histoire, sans véritable signe de récession en vue. Selon lui, les profits que les entreprises continuent d’afficher vont soutenir les marchés boursiers, cependant avec des rendements plus faibles.

« On sait que les ratios cours-bénéfices sont déjà très élevés, on connaît la tension politique générée par l’élection présidentielle, qui va sans doute faire ralentir l’enthousiasme des investisseurs, et il y a aussi l’expansion économique mondiale qui pourrait s’améliorer », dit Luc de la Durantaye.

Selon lui, la baisse des taux d’intérêt dans plusieurs pays émergents, dont l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et le Mexique, devrait soutenir une expansion dans ces régions où les ratios cours-bénéfices des sociétés sont plus faibles.

« Ce qui vient brouiller les cartes, c’est la situation géopolitique au Moyen-Orient. Un regain de tension là-bas s’accompagnerait d’une volatilité supérieure à celle de 2019, qui était historiquement peu élevée. Cependant, les États-Unis sont récemment devenus des exportateurs nets de pétrole. Ils sont donc plus indépendants quant aux prix du pétrole et tendent à se désengager du Moyen-Orient. Cela crée un vide géopolitique qui fait naître des tensions entre l’Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie et d’autres. Ces tensions vont probablement faire partie du décor économique dans les prochaines années. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.