La réforme de l’inscription préoccupe les membres du RICIFQ

Par Lise Millette | 18 mai 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(18-05-2007)Parmi les principales préoccupations invoquées par les quelque 150 participants à l’assemblée générale annuelle du Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec(RICIFQ), tenue à Drummondville, c’est la réforme de l’inscription en fonds communs de placement qui a mobilisé la majeure partie des discussions et des débats.

En fait, les conseillers appréhendent surtout l’après-réforme. «La question est de savoir qui va en mourir? Il nous apparaît évident que certains devront migrer vers d’autres régions, joindre le milieu institutionnel ou encore accepter de fusionner ou d’être avalés par des compétiteurs», a affirmé Patrick Boucher, planificateur financier auprès de Service en placements Peak.

Selon lui, les coûts de la réforme viendront exercer une pression importante sur les conseillers indépendants qui verront leur marge de profit fondre comme neige au soleil.

Pour Léon Lemoine, conseiller indépendant, le problème de la réforme se traduira probablement par un choc financier auquel les conseillers ne sont pas prêts à faire face. «La réforme risque d’affecter le statut des conseillers et multipliera par quatre ou par dix les frais d’inscription, ce qui explique pourquoi ce projet génère autant de frustration!».

En fait, l’effort supplémentaire de conformité exigé envers les conseillers est bien mal reçu. «J’ai l’impression que les conseillers sont en fait les victimes d’un acharnement thérapeutique auprès d’un patient en bonne santé, commence Patrick Boucher. Les pressions de conformité n’ont pas lieu d’être, d’autant qu’à mon sens, les problèmes ne viennent pas des représentants, mais de ceux qui sont en contact direct avec l’argent, ce qui n’est pas notre cas.»

Le président sortant du RICIFQ, Larry Bathurst, a réitéré que le Regroupement présentera un mémoire auprès de l’Autorité des marchés financiers(AMF)afin de refléter les préoccupations de ses membres. «Il est tout de même aberrant de constater qu’aucun conseiller n’ait été consulté directement sur les 23000 détenteurs de permis. C’est un non-sens!».

Outre la réforme, les échanges ont aussi porté sur la pratique commerciale liée aux concours de vente et les difficultés reliées à l’accessibilité à l’assurance responsabilité pour les conseillers qui ont été trouvés coupables d’infractions par l’AMF ou d’autres syndics.

Au terme de l’assemblée, les conseillers se sont fixé un but ultime: consolider les forces vives en cherchant à décupler leur nombre d’adhérents.

«Notre mission demeure de garder le cap sur tout ce qui peut affecter les conseillers indépendants, puisque nous sommes en fait le seul regroupement au Québec qui parle véritablement au nom des conseillers, qu’ils soient du domaine de la planification financière, de l’assurance, des valeurs mobilières ou des fonds communs. Les membres ont exprimé une volonté claire de se mobiliser et nous nous fixons pour objectif de dépasser le seuil des 1000 inscrits et cotisants au cours de la prochaine année», conclut Larry Bathurst.

On s’attend à ce que Larry Bathurst soit reconduit dans son rôle de président et porte-parole. Le principal intéressé ne dément pas cette possibilité et avoue plus que jamais être convaincu du bien-fondé du RICIFQ.

Lise Millette