La Réforme des régimes de retraite et de l’épargne-retraite au coeur des priorités

Par Alexandre Daudelin | 4 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Au lendemain d’élections qui ont changé le paysage politique du pays, les actuaires canadiens pressent le gouvernement conservateur d’aligner ses priorités sur l’intérêt à long terme des Canadiens.

Micheline Dionne, présidente de l’Institut canadien des actuaires, rappelle aux membres du prochain Parlement les nombreux enjeux déterminants qui touchent la santé et le bien-être des Canadiens. « Le moment est venu d’investir votre énergie à veiller à l’intérêt public à long terme », a-t-elle déclaré via communiqué.

Les actuaires du Canada ont exposé en détail trois points nécessitant une attention immédiate :

1. Réforme des régimes de retraite et de l’épargne-retraite Des études en série sur le système de régimes de retraite et moult groupes de travail intergouvernementaux n’ont mené le pays nulle part. Le système n’a subi aucune réforme importante, et aucune mesure à long terme visant à atténuer les répercussions des changements démographiques à venir n’a été prise. L’épargne-retraite des Canadiens n’a donc pas augmenté et il y a de moins en moins de participants à avoir accès à des régimes de retraite à prestations déterminées, en particulier dans le secteur privé.

« Nous n’avons vu mettre en œuvre aucune démarche efficace visant à simplifier la législation sur les régimes de retraite et à éliminer les disparités qui existent entre les provinces et entre celles-ci et le gouvernement fédéral. Nous sommes convaincus que le Canada est en mesure de faire figure de chef de file mondial en matière de régimes de retraite, en établissant un équilibre entre des régimes abordables et les avantages d’une couverture et d’une sécurité élargies au moyen d’un climat législatif et fiscal progressiste, mais le moment est venu de prendre des mesures concrètes », soutient Mme Dionne.

2. Soins de santé D’ici 2030, près du quart des Canadiens seront âgés de plus de 65 ans. Les Canadiens vivent plus longtemps et en meilleure santé. Toutefois, le vieillissement de ce segment important de la population augmentera de façon significative la pression sur notre système de santé. Bien que tous les partis aient appuyé une hausse du financement des soins de santé de 6 % par année, d’importantes questions demeurent sans réponse.

« D’où proviendront les ressources financières nécessaires maintenant et dans les années à venir? », demande Mme Dionne. « De quelle façon les responsabilités et les risques seront-ils répartis entre les gouvernements, les entreprises et les particuliers? Quels systèmes de mesures uniformes prévoit-on utiliser pour s’assurer d’offrir aux contribuables une valeur optimale? L’Institut canadien des actuaires offre au gouvernement son concours à titre de ressource pour contribuer à résoudre ces questions fondamentales. »

3. Assurance-emploi Le gouvernement a créé une société de la couronne théoriquement responsable du financement du système d’assurance-emploi. « Malheureusement, le pays s’est vu entraîner dans le tourbillon de la crise économique mondiale, et l’Office de financement de l’assurance-emploi du Canada (OFAEC) ne s’est vu confier aucun mandat clair, manque d’autonomie et n’a toujours pas les outils ni le financement nécessaires à la gestion adéquate des taux de cotisation d’assurance-emploi », soutient Mme Dionne. « Il est temps de mettre en œuvre le financement durable à long terme de ce programme important et de laisser l’OFAEC accomplir le travail pour lequel il a été constitué. »

Les actuaires canadiens sont d’avis que le gouvernement doit recourir à des experts pour examiner ces questions à long terme, ainsi que les risques connexes. « Un responsable de la gestion des risques nationaux, par exemple, pourrait se concentrer sur les risques économiques, financiers, démographiques, environnementaux, géopolitiques, sociétaux et technologiques pour les 20 ou 50 prochaines années », termine-t-elle.

Alexandre Daudelin