La réforme fiscale américaine va-t-elle bouleverser le marché obligataire?

Par Soumis par CIBC | 21 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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C’est ce que croient plusieurs observateurs alors que le Congrès américain s’apprête à voter des changements substantiels à la fiscalité des entreprises, note Andrew Kronschnabel, chef de la gestion de portefeuille pour Logan Circle Partners, à Philadelphie (Pennsylvanie).

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Selon M. Kronschnabel, ce n’est pas du côté de la Fed qu’il faut s’inquiéter. Même si une hausse des taux est prévue pour décembre et l’arrivée d’un nouveau dirigeant pour janvier, elles ne provoqueront pas de volatilité majeure, croit-il.

« La hausse de taux prévue est adéquate dans le contexte actuel du marché. De toute façon, nos placements sont moins exposés que notre indice de référence au risque de taux d’intérêt car nous croyons que c’est un aspect du marché qui complique la performance des portefeuilles », dit Andrew Kronschnabel.

« Quant au changement de direction, nous croyons que la transition se fera en douceur entre [la présidente actuelle] Janet Yellen et Jerome Powell [qui a été désigné par le président Trump au début du mois]. Il présente un esprit de conciliation similaire, et il a été désigné justement pour avoir la transition la moins volatile possible à la Fed », poursuit-il.

C’est plutôt les législateurs de Washington que les investisseurs obligataires devraient surveiller, croit Andrew Kronschnabel.

« Nous nous intéressons surtout à la réforme fiscale [actuellement à l’étude au Congrès], particulièrement en ce qui concerne le taux d’imposition des entreprises et leurs déductions pour dépenses en intérêt. Ces dernières sont importantes pour les obligations car si elles sont limitées ou éliminées, certains pensent que cela provoquera des changements majeurs sur le marché obligataire américain, car les entreprises auront moins intérêt à s’endetter », dit M. Kronschnabel.

Il cite des commentateurs de Barclays et de Goldman Sachs qui entrevoient un effet de désendettement à long terme, résultant du fait que le crédit sera moins intéressant pour les entreprises.

« L’offre pourrait diminuer par rapport à la demande sur le marché obligataire, ce qui ferait grimper le prix des titres, baisser les rendements, et raccourcir les écarts », dit-il.

« Barclays suggère même que si la réforme fiscale passe telle que formulée actuellement, on pourrait voir un resserrement des écarts jusqu’à 40 %, soit un record historique. Ce serait un changement structurel dans le marché, et cela signifie qu’il y a des gains à réaliser dans les obligations de sociétés à court et moyen terme. »

Soumis par CIBC