La règle du 60/40 est-elle dépassée ?

Par La rédaction | 4 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les performances des portefeuilles contenant 60% d’actions et 40% d’obligations viennent de connaître un trimestre catastrophique. Cette stratégie est-elle dépassée ?  

La règle est bien connue des investisseurs : un portefeuille équilibré serait composé d’une majorité d’actions et d’une minorité d’obligations.

Cette règle a connu des déboires au cours des dernières années, la faiblesse des taux d’intérêt dissuadant des investisseurs de conserver 40 % de leur portefeuille en obligations, alors que celles-ci rapportaient très peu.

La période actuelle, marquée par une flambée de l’inflation, parachèvera-t-elle cette tendance ? C’est que la méthode traditionnelle consistant à allouer 60 % aux actions et 40 % aux titres à revenu fixe vient de chuter d’environ 14 % depuis le début du trimestre, constate Think Advisor.

C’est comme si la couverture procurée habituellement par les obligations était devenue sans effet.

Pourtant, il suffit de regarder en arrière, pour voir que les obligations ont réellement amorti la chute de la valeur des actions, lors de la crise financière de 2008.

Ce n’est pas le cas à présent, face à un risque d’inflation devenu trop important pour être couvert. Surtout que la hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) a encore davantage poussé au repli des marchés d’actions et d’obligations. Sans compter que de nouvelles augmentations des taux sont attendues au cours de l’année à venir.

Au milieu de ces déconvenues, il subsiste cependant une bonne nouvelle. La hausse des prix à la consommation, qui s’établissait à 8,6 % aux États-Unis en mai, pourrait ralentir à 6,5 % au quatrième trimestre, et même à 3,5 % au milieu de l’année 2023, indique une enquête menée par Bloomberg auprès d’économistes.

De son côté, JPMorgan considère que la dette publique pourrait retrouver de l’attrait après avoir connu une chute historique au cours des dernières années. C’est que la probabilité d’entrer en récession pourrait redonner leur efficacité aux obligations pour freiner l’impact sur les actions.

Les obligations pourraient alors retrouver leur rôle de couverture en contexte de récession, comme cela a été traditionnellement le cas dans le passé.

Mais un tel scénario nécessite une baisse de l’inflation. Sinon, on pourrait se retrouver en situation de stagflation, c’est-à-dire de coexistence d’un ralentissement économique et d’une inflation élevée. Un tel contexte serait aussi mauvais pour les actions que pour les obligations. Dans une telle situation, la règle traditionnelle demeurerait encore inopérante.