La retraite menacée… par les enfants?

Par La rédaction | 2 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Nombreux sont les parents qui soutiennent financièrement leur enfant adulte aujourd’hui. Par conséquent, il serait peut-être temps de revoir la façon de faire les finances personnelles des 50 ans et plus, croit le chroniqueur du Globe and Mail Rob Carrick.

Selon un sondage mené par le quotidien canadien en partenariat avec Yconis et Abacus auprès de 1538 Canadiens âgés de 15 à 33 ans, plusieurs jeunes ont une belle vie : ils ont un travail, ils épargnent, ils achètent des maisons et ont des enfants. Mais malgré tout, le niveau de dépendance financière à leurs parents est trop élevé pour qu’on passe outre, selon Rob Carrick. Le nombre de parents qui gardent leur progéniture à flot est assez important… pour qu’on s’inquiète.

Selon le sondage, 43 % des adultes âgés de 30 à 33 ans affirment qu’ils ne sont pas financièrement indépendants. Les parents leur viennent en aide dans plusieurs domaines :

  • Payer leur dette étudiante : 37 % des sondés affirment que leurs parents l’ont fait, ou qu’ils s’attendent à ce qu’ils le fassent.
  • Payer leurs factures : les parents de 42 % des 20 à 24 ans sondés, 28 % des 25 à 29 ans et 17 % des 30 à 33 ans les ont aidés à payer une quelconque facture.
  • Acheter une maison : un jeune sur quatre affirme que ses parents l’ont aidé avec la mise de fonds ou qu’ils le feront.

Des Tanguy?

Près de 30 % des jeunes Canadiens de 25 à 29 ans vivent toujours chez leurs parents, pourcentage qui tombe à 18 % chez les 30 à 33 ans. En 2011, le recensement de Statistique Canada a démontré que 42,3 % des jeunes adultes de 20 à 29 ans vivaient à la maison, comparativement à 27 % en 1981.

Pour Rob Carrick, le meilleur moment pour épargner en vue de la retraite, c’est pendant la cinquantaine, et jusqu’au moment où l’on quitte le monde du travail. Habituellement, à cette période, les parents n’ont plus d’enfants à la maison, ils ont fini de payer les études universitaires de ces derniers et leur hypothèque est remboursée dans sa totalité. Beaucoup plus d’argent est donc disponible pour l’épargne.

Soutenir son enfant adulte pendant sa trentaine signifie donc qu’il reste moins d’argent à investir dans son épargne-retraite dans la cinquantaine et au début de la soixantaine, croit M. Carrick.

Et s’ils comptaient sur la vente de leur maison familiale, ils devront aussi revoir ce point. Comme le montre le sondage du Globe and Mail, plusieurs jeunes adultes n’ont tout simplement pas les moyens de louer un appartement. Ils devront sûrement rester plus longtemps à la maison que ce que leurs parents ont prévu, peut-être même plusieurs années, croit Rob Carrick.

Mais les jeunes épargnent-ils en vue de s’acheter un bien immobilier? Selon les données du sondage, 78 % des 20 à 24 ans n’amassent pas d’argent en ce sens, proportion qui passe à 65 % chez les 25 à 29 ans et à 73 % chez les 30 à 33 ans.

Il reste toutefois une solution pour les parents qui souhaitent aider leurs enfants à acquérir un bien immobilier : leur offrir le montant de la mise de fonds comme héritage anticipé. Ce qui, compte tenu des prix du marché immobilier, peut représenter un montant substantiel, même quand on ne donne que le 5 %, ajoute Rob Carrick.

Contradictoire, vous dites?

La génération Y semble cependant très optimiste quant à sa retraite. En effet, le sondage démontre qu’ils sont majoritaires à acquiescer à la question : « Je crois que je serais capable d’épargner assez pour la retraite » : 63 % des 20 à 24 ans, 56 % des 25 à 29 ans et des 30 à 33 ans sont d’accord. Cependant, peu nombreux sont ceux qui épargnent actuellement pour leur retraite. En effet, 84 % des 20 à 24 ans n’épargnent pas, une proportion qui diminue à 66 % chez les 25 à 29 ans et à 54 % chez les 30 à 33 ans… La majorité croit pouvoir quitter le monde du travail entre 60 et 69 ans.

À lire : Ne blâmez pas la génération Y


La rédaction