La santé fragile des marchés boursiers

Par La rédaction | 16 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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De loin, les chiffres n’ont rien pour alimenter la panique. Certes, les marchés boursiers sont un peu poussifs depuis quelques semaines, mais globalement les indices ne souffrent pas trop. Du moins, en apparence, avertit le quotidien économique français Les Échos.

En y regardant de plus près, on constate que ces données générales peuvent être trompeuses. Prenons le cas de l’indice MSCI World. Ce dernier n’a perdu que 5,85 % depuis le 26 janvier 2018, alors qu’il atteignait un sommet historique. On est loin de la dégringolade catastrophique amorcée à l’été 2008 (-50 %) ou même des récentes baisses de 12,9 % et 11,1 % du début 2016 et de l’été 2015.

TROMPE-L’ŒIL

Cependant, un regard plus attentif montre que depuis le 26 janvier dernier, un investisseur étranger ne gagne de l’argent que sur neuf marchés du MSCI World sur 94. Un même nombre de marchés peuvent être carrément qualifiés de baissiers, avec des chutes de plus de 20 % en dollars américains et 46 autres ont perdu plus de 10 %, dont les Bourses de Francfort, Bruxelles et Madrid.

HOQUETS AU SUD DE LA FRONTIÈRE

Tournons notre lorgnette vers les États-Unis. Le S&P 500 a perdu 3,44 % depuis le 26 janvier. Encore là, rien pour crier au loup. Tout de même, pas moins de 47 titres de l’indice ont perdu plus de 20 %, dont les géants Goodyear, American Airlines, Philip Morris, 3M, Harley-Davidson et Comcast. Pas moins de 165 valeurs de l’indice (un tiers du total !) ont cédé plus de 10 % sur la même période. Certaines d’entre elles glissent même depuis plus longtemps. Pas moins de 148 des 500 valeurs de l’indice affichent une baisse de 20 % ou plus depuis le sommet du 18 décembre dernier.

Le banquier Michael Wilson, de Morgan Stanley, décrit pour Les Echos ce phénomène comme un « marché baissier tournant », car il touche successivement différents secteurs, indices ou régions. Il s’attend à ce que la tendance rejoigne éventuellement les valeurs de grande qualité, dont plusieurs résistent encore, comme Twitter (en hausse de 80 %), TripAdvisor (+60 %) et Netflix (+52 %).

TECHNO-DÉPENDANCE

Un autre aspect des marchés boursiers suscite de la nervosité chez certains : la dépendance envers les titres technologiques. Leur poids dans le MSCI World est passé de 17 à 26 % depuis 2008. Si la confiance des investisseurs envers les perspectives de croissance de ces entreprises devait fléchir, les marchés pourraient perdre leur principal entrée d’air.

Les marchés présentent donc une certaine fragilité, alors que s’amorce la saison des résultats financiers. Ces derniers sauront-ils les rassurer?

La rédaction