La santé, un secteur défensif pour 2023

30 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 14 août 2023
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Un homme d'affaire debout sur une route, les mains sur les hanches face à un lever de soleil.
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Plusieurs belles possibilités se présentent pour 2023 dans le secteur de la santé, mais il demeure soumis aux développements macro-économiques, explique Michal Marszal, gestionnaire de portefeuille, stratégie mondiale en soins de santé, Gestion d’actifs CIBC.

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« Le secteur n’est pas à son prix le plus abordable actuellement, mais il présente néanmoins de solides fondamentaux. J’entrevois cette année peu de catalyseurs significatifs du côté réglementaire. La performance du secteur sera donc influencée principalement par le contexte macro-économique élargi », prédit Michal Marszal.

Selon l’expert, plusieurs scénarios de récession se dessinent également dans d’importants marchés du secteur, mais leur impact sera limité à certains sous-segments qui sont confinés à des poches de dépenses discrétionnaires, dans les technologies médicales notamment. On doit également prendre en compte les politiques monétaires des banques centrales ; il croit que tout changement de taux d’intérêt pourrait affecter de manière disproportionnée les sous-segments à forte croissance, comprenant les appareils médicaux et les outils de recherche, ainsi que les entreprises de biotechnologie.

« Ma philosophie d’investissement dans ce contexte est d’adopter une approche équilibrée au sein du secteur. Celui-ci demeure relativement défensif, car il est en majeure partie à l’abri de nombreux vents contraires au plan macro-économique », poursuit Michal Marszal.

Parmi les sociétés bien positionnées, il cite Johnson & Johnson, Roche, Novartis et Sanofi, qui ont de bonnes équipes de direction, des actifs de nature défensive, et plusieurs projets de recherche actuellement à l’étape des tests cliniques qui sont à son avis sous-valorisés. Dans les biotechnologies, il parle de Revance, Terras et Mersana, dont les produits ont des perspectives prometteuses pour cette année.

Il s’attarde au sous-segment des technologies médicales, qu’il sépare entre les appareils d’un côté, et les outils de recherche de l’autre.

Du côté des appareils, il met en garde contre les produits de nature plus discrétionnaire, comme dans l’orthopédie, qui sont « à éviter cette année » selon lui en raison des risques macro-économiques susmentionnés. Mais certaines sociétés de haute qualité ont de belles perspectives, comme Metronic ou Philips.

Dans les outils de recherche, les fondamentaux sont plus robustes et défensifs. Les titres se transigent à des prix « raisonnablement » élevés, mais les sociétés qui ont une forte présence dans ce domaine ont de « très belles possibilités de croissance », comme ThermoFischer ou Merck KGaA.

« Je pointerais aussi aux investisseurs vers certains des sous-segments à plus forte croissance dans la recherche médicale, qui ont connu une baisse de prix en raison de la chute plus large du secteur des technologies. Des entreprises comme 10X Genomics ou Akya sont attrayantes en ce début d’année, car elles s’exposent à certaines des activités de recherche pré-clinique et clinique où la croissance sera la plus élevée, soit l’analyse spatiale, génomique et protéomique », suggère Michal Marszal.

Du côté des services de soins de santé, il recommande une approche très ciblée, en analysant chaque titre pour ses qualités propres, et en retenant ceux qui sont de la plus haute qualité, dans des environnements de nature défensive, mais susceptibles de connaître une croissance durable.

Il s’attarde aux organisations américaines d’assurance maladie (Managed Care Organizations) comme United Health et CVS, de recherche contractuelle comme IQVIA, et de manufacture contractuelle comme Lonza.

Et bien sûr, la pandémie n’a pas encore disparu, rappelle-t-il.

« L’autre facteur qui pourrait influencer le secteur en 2023 est l’évolution de la COVID-19, et particulièrement en Chine où l’économie a réouvert, mais où la reprise des soins de santé devrait se faire de manière progressive. Ce sera surtout en seconde moitié de 2023 qu’on verra les choses se remettre véritablement en place là-bas. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.