La solvabilité des régimes de retraite se détériore

Par La rédaction | 2 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La santé des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) au Canada a continué de se détériorer au premier trimestre 2015, selon un sondage publié mardi par Aon Hewitt.

Menée auprès de 449 régimes PD des secteurs public, semi-public et privé administrés par la firme dans plusieurs provinces, cette enquête trimestrielle évalue la santé financière des régimes de retraite en mesurant la valeur marchande de l’actif par rapport au passif.

Et ses résultats sont plutôt inquiétants puisqu’elle montre que non seulement le ratio de solvabilité médian a chuté pour la troisième année d’affilée, mais qu’il est passé sous la barre de 90 % pour la première fois depuis septembre 2013.

Recul de 6 % par rapport à l’an dernier

Ainsi, le 30 mars, le ratio de solvabilité médian se situait à 89 %, ce qui représente un recul de 2 % par rapport au trimestre précédent, et de 6 % par rapport à il y a un an.

En outre, seuls 18 % des régimes étudiés ont été plus qu’entièrement capitalisés à la fin du premier trimestre, soit un pourcentage relativement équivalent au trimestre précédent, mais une baisse considérable d’une année sur l’autre.

Selon Aon Hewitt, le facteur clé de la baisse de la solvabilité au cours du trimestre écoulé « revient à la baisse des taux d’intérêt et à la diminution correspondante des taux d’actualisation utilisés pour calculer le passif des régimes ».

Après une volatilité « considérable » en 2014, les taux d’intérêt ont connu une chute brutale durant les trois premiers mois de l’année, alors que le rendement des obligations à long terme a baissé d’environ 40 points de base, observe la firme.

Une solvabilité globale qui demeure forte

Par ailleurs, l’incidence des taux bas a été contrebalancée par le solide rendement des actions américaines (9,3 %) et des actions mondiales (11,4 %) et, dans une moindre mesure, des actions canadiennes (2,0 %).

Toutefois, relève Aon Hewitt, « la solvabilité globale des régimes demeure forte, et bien au-dessus du plus bas niveau de 66 % atteint en 2012 ».

De plus, les promoteurs de régimes qui ont adopté des stratégies de réduction des risques, comme la délégation de la supervision des investissements et de la prise de décision à un chef des placements externalisé, sont allés à contre-courant de la tendance à la baisse pour un deuxième trimestre d’affilée.

Stratégies de réduction des risques

« La baisse des taux d’intérêt est en train de nuire à la solvabilité des régimes à prestations déterminées traditionnels, mais nous assistons à l’émergence d’une vue claire de l’avantage [qu’il y a] de changer de cap et d’adopter des stratégies de réduction des risques », commente Claude Lockhead, associé exécutif chez Aon Hewitt.

Ce qui s’est passé au cours des derniers trimestres « donne fortement à penser que la mise en œuvre d’une stratégie de gestion des risques pourrait aider les régimes canadiens à tenir le coup des fluctuations du marché et de la volatilité des taux d’intérêt, et à répondre à leurs obligations à long terme », conclut-il.

« Atténuer les risques et diversifier le portefeuille »

Les régimes traditionnels à prestations déterminées sont généralement composés à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations, note Aon Hewitt. En revanche, les régimes qui ont adopté des stratégies de réduction des risques cherchent à se diversifier davantage grâce à des placements dans des catégories d’actif comme les fonds spéculatifs, l’immobilier et les infrastructures./p>

Selon la firme, « ces classes d’actif produisent des rendements stables au fil du temps et ont une plus faible corrélation avec les marchés boursiers ».

Rendements supérieurs

« L’exposition aux classes d’actif non traditionnelles peut efficacement atténuer les risques et diversifier le portefeuille au-delà des actions et des obligations, assure Claude Lockhead. La combinaison de cette exposition avec un processus de gouvernance solide, qui réévalue le risque de façon dynamique, est très puissante. »

« Nous avons vu des régimes afficher des rendements sensiblement supérieurs en tirant profit des gains enregistrés pour gérer la répartition de l’actif et passer d’actifs sources de rendement à des stratégies de couverture des taux d’intérêt », précise le dirigeant.


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