La tendance de l’open banking

Par La rédaction | 18 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Près de deux banques nord-américaines sur trois (63 %) jugent que la mise en œuvre de l’open banking représente une condition « essentielle » pour concurrencer les nouveaux acteurs du marché, comme les compagnies de fintech et les géants de la technologie.

La plupart des grandes institutions financières ont provisionné d’importants budgets en vue d’investir dans l’open banking au cours des trois prochaines années. C’est ce que révèle la firme Accenture, spécialisée dans les services aux entreprises et les solutions en stratégie, en conseil et en nouvelles technologies.

Ainsi, selon elle, 99 des 100 cadres supérieurs de grandes banques interrogés, y compris au Canada, s’apprêtent à débloquer des moyens « importants » en vue de développer ce type de service d’ici à 2020.

QU’EST-CE QUE L’OPEN BANKING?

Terme récent, l’open banking désigne le fait de « permettre à des acteurs tiers de se connecter aux services d’une banque de façon simple et standardisée afin de développer leurs propres applications ». Ce système fonctionne par l’entremise d’une API (application programming interface), ou « interface de communication par laquelle un logiciel offre des services à d’autres logiciels », selon la définition de la firme OCTO Technology.

En théorie, les API permettent à différentes personnes ou sociétés de partager des informations de manière sécurisée. Une institution financière peut aussi utiliser ce service en tant que plateforme pour proposer des produits financiers prêts à l’emploi à des intervenants extérieurs, comme des détaillants ou des sociétés de fintech, ce qui lui permet ainsi d’accroître le nombre de ses clients.

UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR

Globalement, 52 % des hauts dirigeants sondés par Accenture dans le monde croient qu’ils seront obligés de mettre en œuvre ce service à court terme afin d’être en mesure de rivaliser avec leurs concurrents traditionnels, c’est-à-dire les autres banques, qui ont elles aussi investi dans le numérique. Un cadre supérieur européen sur deux (51 %) pense que l’open banking est un incontournable. Cette proportion est plus basse dans la région Asie-Pacifique (40 %).

Les deux tiers (66 %) des dirigeants de banques interrogés par la firme de consultants pensent aussi que l’open banking contribuera à créer de nouvelles sources de revenus pour leur organisation, puisqu’il permettra notamment de simplifier l’accès aux produits et services bancaires pour leurs clients. De même, 90 % d’entre eux disent s’attendre à ce qu’il génère une croissance supplémentaire de revenus allant jusqu’à 10 %.

D’une façon générale, la majorité des dirigeants interrogés dans le cadre de l’étude considèrent davantage l’open banking comme une opportunité à saisir que comme une menace (c’est le cas de 71 % des banquiers européens et de 60 % de leurs homologues nord-américains). Plus des deux tiers d’entre eux (71 %) estiment qu’il facilitera par ailleurs l’accès des consommateurs à leurs produits financiers. Malgré tout, 50 % des répondants (et jusqu’à 63 % en Europe) craignent que ce système, qui introduira un plus grand nombre d’interfaces, n’augmente le niveau de risque dans le secteur bancaire.

EXIGENCE RÉGLEMENTAIRE EN EUROPE

En Europe, l’open banking est encadré par la Directive sur les services de paiement révisée (DSP 2), un règlement qui entrera en vigueur à compter de janvier 2018. D’après Accenture, ce changement « permettra aux consommateurs de partager leurs données financières en toute sécurité avec des banques et des tiers, ce qui leur offrira la possibilité de transférer plus facilement des fonds, de comparer des produits financiers et de gérer leurs comptes sans l’aide de leur institution financière ».

« Contrairement à ce qui se passe en Europe, où la réglementation oblige les banques à mettre en place l’open banking, leurs homologues nord-américaines et asiatiques peuvent s’offrir le luxe de décider si, comment et quand elles le mettront en place », observe Alan McIntyre, directeur général d’Accenture, dans le communiqué.

Le « haut niveau d’intérêt » manifesté par les établissements bancaires de ce côté-ci de l’Atlantique n’est donc pas dû à une quelconque pression réglementaire, mais plutôt à leur désir de se démarquer de la concurrence, conclut le dirigeant.

Pour réaliser son enquête d’opinion, Accenture a interrogé 100 responsables des paiements familiarisés avec l’open banking dans les principales banques mondiales (plus de cinq milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les établissements d’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Italie, de France et d’Allemagne; plus de trois milliards pour ceux de la zone Asie-Pacifique). Le sondage a été mené en ligne du 8 au 28 août dernier.

Sources : Accenture, Finobuzz et OCTO Technology.

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