La valeur est dans les hôtels et les bureaux

Par Larry Antonatos | 10 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Voyageur portant un masque et tirant sa valise dans un aéroport désert.
Photo : Zephyr18 / iStock

Les actifs réels les plus affectés par la pandémie seront naturellement ceux qui remonteront le plus fort quand elle sera passée, note Larry Antonatos, directeur général et gestionnaire de portefeuille à Brookfield Asset Management.

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« Les mesures de distanciation sociale ont eu de graves répercussions sur l’hôtellerie en 2020, avec une chute des trois principaux moteurs de demande, soit les voyages d’affaires, les voyages d’agrément, et les rassemblements. Beaucoup d’établissements ont fermé, surtout dans les centres urbains qui dépendent beaucoup du volet affaires, et ceux qui sont restés ouverts ont subi des baisses spectaculaires en termes d’occupation et de tarifs », observe Larry Antonatos.

Le revenu par chambre disponible, une mesure commune dans l’industrie, a perdu 75 % en avril 2020 par rapport à l’année d’avant. En décembre, la différence était de 50 %. La seule demande qui faisait encore vivoter le secteur était celle du tourisme routier et de quelques destinations soleil comme Hawaï.

Tout cela se reflète bien sûr dans le prix des actions du secteur, qui a enregistré l’une des pires performances boursières de 2020. La pire période étant entre mars et octobre, quand les mesures de confinement étaient les plus sévères en Amérique-du-Nord. Mais depuis novembre, la tendance s’est renversée et le secteur a été l’un des plus performants dans les marchés d’actions, indique l’expert.

« À mesure que les vaccinations s’accélèrent et que les confinements s’assouplissent, il va falloir surveiller le secteur de l’hôtellerie pour comprendre les effets à long terme de la COVID-19 sur les comportements », prévient Larry Antonatos.

Il prend l’exemple de la Chine, où les confinements ont été plus précoces et plus stricts, mais les réouvertures ont eu lieu plus tôt que dans le reste du monde. Le revenu par chambre disponible avait chuté de 95 % en février par rapport à l’année d’avant, mais quand les mesures de distanciation se sont relâchées, il a remonté pour atteindre un plateau en décembre 2020, soutenu par la reprise des voyages d’affaires et d’agrément. Selon lui, il faut s’attendre à voir le même phénomène ailleurs.

« Le tourisme devrait mener la reprise du secteur, et de façon phénoménale, car les gens se retiennent de voyager depuis longtemps. Les voyages d’affaires devraient reprendre peu après, et finalement les rassemblements », entrevoit Larry Antonatos.

Cependant, il croit que ces deux derniers seront plus timides en raison de l’habitude qu’ont prise les travailleurs de communiquer avec les technologies plutôt qu’en face à face. L’hôtellerie sera néanmoins performante si les vaccins vont bon train dans les mois à venir.

Du côté des espaces de bureaux, il voit aussi un impact positif dû aux vaccins.

« Il faut se souvenir qu’en 2020, malgré la faible performance des actions liées aux espaces de bureaux, ceux-ci ont continué de générer des flux de liquidités et ont généralement maintenu leur valeur, surtout dans le segment de la haute qualité sur les principaux marchés. Nous avons vu une baisse du volume des transactions immobilières, mais les prix étaient en continuité avec ceux d’avant le coronavirus », observe Larry Antonatos.

Mû par la conviction que le télétravail va devenir un complément et non un remplacement de la présence au bureau, l’expert voit actuellement des aubaines « extraordinaires » parmi les actions du secteur.

« Le télétravail va continuer d’être apprécié pour la souplesse qu’il offre aux employés, mais le travail de bureau encourage la collaboration, l’échange et la culture d’entreprise, qui sont des ingrédients essentiels de la croissance, de la gestion du risque, et du développement professionnel des employés », souligne Larry Antonatos.

Il croit aussi que la COVID-19 va « inverser la tendance de la densification des espaces de bureaux », ce qui contribuera à un accroissement de la demande en superficie.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Larry Antonatos

Directeur général, gestionnaire de portefeuille M. Antonatos est directeur général et gestionnaire de portefeuille pour les stratégies d’actifs réels diversifiées de Brookfield Investment Management et est responsable des décisions de répartition de l’actif. M. Antonatos compte 25 ans d’expérience en placement et a notamment géré le portefeuille de la stratégie des FPI américaines et participé aux activités de placement direct dans les propriétés et les prêts hypothécaires.