La valeur se trouve chez les « perturbés »

Par Soumis par CIBC | 3 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La valeur ne se trouve plus dans les différences régionales, mais dans la discrimination psychologique du marché entre les « perturbateurs » (disrupters) et les « perturbés » (disrupted), dit John Goetz, co-chef de la direction des investissements de Pzena Investment Management, à New York.

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« Voilà trois ans, les gens avaient une vision si négative de l’Europe que les titres s’y échangeaient à un prix bien inférieur que pour des entreprises américaines similaires. Ce n’est plus le cas en raison de la baisse du dollar mais aussi de la croissance de l’Europe », observe John Goetz.

« Quant aux pays émergents, ils ont été des fusées dans les 18 derniers mois. En 2015, nous frappions du poing sur la table pour dire que les gens ignoraient à quel point la valeur des entreprises s’était améliorée dans ces pays. Ils ont fini par performer très bien l’année dernière », poursuit-il.

Sa conclusion : la valeur des titres selon les régions n’est plus aussi contrastée qu’elle l’était.

John Goetz base son analyse sur les liquidités et le potentiel de profits des entreprises, et non de leur valeur comptable (« Nous regardons surtout le prix que nous payons pour les profits », dit-il). Par exemple, les titres de certaines entreprises japonaises semblent s’échanger à bon prix, sauf si on considère que leur profitabilité est généralement moindre.

Les différences de valeur qu’il observe aujourd’hui se trouvent plutôt entre les entreprises et les secteurs, sous l’effet d’un nouveau phénomème psychologique dans les marchés mondiaux.

« Il y a eu un grand virage l’an dernier; les marchés se sont mis à séparer les nantis et les démunis (haves and havenots) », dit-il.

Selon lui, les marchés mondiaux ont jugé obsolètes certaines entreprises, et favorisé d’autres qu’ils croient capables de conquérir le monde. Cela s’est ressenti dans les différences de valeur entre leurs titres, qui sont « bien supérieures aux changements observés dans les flux de liquidités ».

Il donne l’exemple du club sélect des FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) aux États-Unis, et d’Alibaba en Chine. Ils sont considérés comme les « perturbateurs » au détriment des « perturbés ».

« Alors que la valeur comptait beaucoup en Chine voilà deux ans, désormais, un petit nombre d’actions décollent et influencent à elles seules les mouvements de l’ensemble du marché », indique John Goetz.

Son verdict : mieux vaut investir dans les titres qui sont injustement boudés que dans ceux qui sont immodérément chouchoutés.

« Voilà pourquoi nous avons investi à l’échelle mondiale dans les secteurs qui sont tombés en défaveur, comme la distribution de médicaments, le pharmaceutique, ou des biens de consommation courante, telles les épiceries au Royaume-Uni », poursuit M. Goetz.

Il voit d’autres bonnes occasions dans le secteur des technologies, sous l’influence des fameux FAANG.

« [L’entreprise américaine] Oracle est un bon exemple : le marchés la croit affaiblie par la transition vers l’infonuagique, alors qu’elle a justement bien entamé cette transition », croit-il.

« Les aubaines se trouvent souvent là où les gens se font des idées fausses sur l’avenir. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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