La vulnérabilité du marché de l’habitation reste élevée

Par La rédaction | 3 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même s’il reste faible à Montréal et à Québec, le degré de vulnérabilité du marché canadien de l’habitation demeure globalement élevé pour un septième trimestre d’affilée, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Dans son dernier rapport trimestriel, la SCHL attribue ce phénomène aux « signes de surévaluation et d’accélération des prix observés dans des régions (…) comme Toronto, Vancouver, Victoria et Hamilton ».

L’organisme fédéral définit les signes de vulnérabilité comme étant « des déséquilibres sur le marché de l’habitation qui se produisent lorsqu’un ou plusieurs indicateurs de la construction excessive, de la surévaluation, de la surchauffe ou de l’accélération des prix s’écartent nettement de leurs moyennes historiques ».

PAS DE SURCHAUFFE CONSTATÉE À MONTRÉAL

Ainsi, il maintient par exemple « un degré élevé de vulnérabilité » pour Toronto. En effet, si la baisse des prix des maisons individuelles y a été plus prononcée au quatrième trimestre de 2017 qu’auparavant, la conjoncture du marché s’est resserrée du côté des appartements en copropriété, ce qui a fait augmenter les prix. De même, Vancouver conserve son statut de vulnérabilité élevée, car la hausse des prix sur le marché des habitations de moins d’un million de dollars et la montée des taux hypothécaires ont réduit encore davantage l’abordabilité générale des logements.

Du côté de Montréal, la SCHL estime que le degré de vulnérabilité demeure faible pour un cinquième trimestre d’affilée. Toutefois, nuance-t-elle, on observe une hausse rapide des prix des logements dans certains quartiers et, si cette tendance devait se poursuivre, cela pourrait sans doute l’amener « prochainement » à revoir son évaluation de l’accélération des prix pour qu’elle passe de faible à modérée.

« Le niveau du revenu personnel disponible, conjugué à l’accélération de la croissance démographique chez les jeunes adultes, indique que les prix des logements à Montréal se sont maintenus à des niveaux correspondant aux facteurs fondamentaux », indique la Société. Étant donné « le resserrement prononcé de l’offre et la demande », le marché de la revente dans ce secteur « s’approche de plus en plus de la surchauffe, ce qui crée une pression forte et constante sur les prix », précise-t-elle. Conclusion : « Les indicateurs de surchauffe, d’accélération des prix et de surévaluation seront à surveiller avec attention au cours des prochains trimestres dans la métropole. »

« LA SITUATION VARIE D’UNE RÉGION À L’AUTRE »

Pour ce qui est de la région de Québec, la SCHL évalue le degré de vulnérabilité du marché de l’habitation local à un niveau faible. Dans l’ensemble, les prix des habitations sont en effet demeurés « près des niveaux justifiés par les facteurs économiques et démographiques fondamentaux » et, dans ces conditions, les signes de surévaluation restent peu élevés. De même, l’organisme dit ne pas détecter de signes de surchauffe ou d’accélération de la croissance des prix, en raison de l’offre relativement abondante sur le marché de la revente et la légère tendance à une baisse des prix.

« Selon notre évaluation, le degré de vulnérabilité demeure élevé dans l’ensemble du marché canadien, en raison de la combinaison des signes modérés d’accélération des prix et de surévaluation. La situation varie passablement d’une région à l’autre, le degré de vulnérabilité étant encore élevé dans les grands centres de l’Ontario et de la Colombie-Britannique et modéré ou faible dans les marchés des Prairies et de l’Atlantique », résume Bob Dugan, économiste en chef de la SCHL.

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