L’abandon des frais d’acquisition reportés inquiète

Par La rédaction | 6 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Personnage fuyant un sac d'argent sur le point d'exploser.
Photo : 123RF

« L’abandon des frais d’acquisition reportés va à l’encontre de la mission de protection des petits investisseurs par l’Autorité des marchés financiers », affirme l’APCSF dans le mémoire qu’elle a déposé auprès de l’Autorité.

Les professionnels indépendants ne font pas le même travail que les grandes institutions, souligne Flavio Vani, le président de l’APCSF, en entrevue avec Conseiller. Pourtant, celles-ci pourront continuer à intégrer des commissions à toutes sortes de produits, poursuit-il, parlant de discrimination envers les conseillers n’appartenant pas à ces grands réseaux.

Et ce travail mené par les conseillers indépendants permet de servir de nombreux clients, qui n’auraient pas les moyens de se payer des conseils, sans les frais d’acquisition reportés (FAR), affirme M. Vani.

SOURCE PRINCIPALE D’INFORMATION

Les FAR permettent aux petits investisseurs d’accéder à des conseils professionnels personnalisés, qui constituent souvent leur première source d’information, avance le mémoire de l’APCSF. « Les conseils professionnels à la population sont largement financés par la vente de produits de fonds [communs] », indique le mémoire de l’APCSF. 

L’association met en avant le mode de paiement des FAR comme moyen facilitant l’atteinte de leurs objectifs financiers pour les petits investisseurs. « Les FAR permettent des avances de commission sur des frais de gestion prélevés sur six ans ou moins, explique l’APCSF dans le document. Nul autre mode de rémunération ne saurait compenser des services et des conseils personnalisés pour leur réussite financière, à de petits investisseurs disposant de sommes modestes à investir. »

TENDANCE INQUIÉTANTE

L’association s’inquiète du projet d’abandon des FAR par les ACVM, car celui-ci « encourage une tendance inquiétante, d’un nombre croissant de sociétés et de représentants de l’industrie, à abandonner les petits investisseurs pour se tourner vers les ménages aisés » , met-elle en garde.

Si les FAR devaient être abandonnés, ces petits investisseurs devraient alors se tourner vers les grands réseaux. « Ils investiront dans le bouillon de produits maison que lui offriront ces compagnies », tance Flavio Vani.

Finalement, c’est le rôle même de l’Autorité dans ce dossier que Flavio Vani remet en question. « L’Autorité a le rôle d’encadrer le marché, pas celui de gérer le libre échange de produits et de services, dit-il. Le client est libre de choisir le représentant qu’il souhaite. Pourquoi réglementer davantage, et réglementer seulement certains canaux? »

La rédaction