L’Amérique du Nord pèse sur le gaz

Par Soumis par CIBC | 4 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus abondant que jamais sur notre continent, le gaz naturel va continuer de gagner du terrain dans les dix prochaines années, et pour un large éventail d’applications, croit Lachlan Pike, gestionnaire de portefeuille chez Maple-Brown Abbott à Sydney (Australie).

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Ce sous-secteur de l’énergie occupe déjà 20 % des placements de son portefeuille en infrastructures et services d’utilité publique.

« Nous entrevoyons une solide croissance des profits dans ce secteur, en raison des investissements importants qui sont à venir dans le développement des réseaux gaziers », dit-il.

« La demande américaine pour le gaz naturel devrait croître de 33 % d’ici dix ans, et elle va aussi être forte au Canada et au Mexique. C’est une source d’énergie de plus en plus populaire pour le chauffage domestique, pour les applications industrielles, et aussi pour la production d’électricité en remplacement du charbon. De plus, les exportations devraient croître comme le démontrent les projets d’usines de gaz naturel liquéfié (GNL) destiné aux marchés étrangers », poursuit Lachlan Pike.

Déjà, la production d’électricité au gaz naturel a augmenté de 45 % entre 2008 et 2017, et dépasse désormais celle au charbon. Cela a poussé les opérateurs de Pikelines à augmenter leurs capacités, indique l’expert.

L’une des raisons du succès du gaz naturel est de nature environnementale. Il émet 44 % moins de CO2 que le charbon lors de sa combustion, et beaucoup moins d’oxydes d’azote, de dioxyde de soufre et de particules fines.

En matière d’exportation, déjà sept usines de GNL ont été bâties ou sont en voie de l’être aux États-Unis, et quatre autres sont à l’étude. « Ensemble, ces installations ont le potentiel d’ajouter 20 % à la demande nord-américaine », dit Lachlan Pike.

Un bénéficiaire de ces tendances est Kinder Morgan, qui contrôle 70 000 milles de pipelines gaziers et transporte environ 40 % du gaz naturel aux États-Unis. L’entreprise a des projets d’expansion de plus de 4 milliards de dollars américains à moyen terme, note l’expert.

« De tels projets d’infrastructures sont soutenus par des contrats à long terme, une tarification réglementée et une très faible exposition aux variations des prix du gaz naturel », dit Lachlan Pike.

Il note cependant une ombre possible à l’horizon : l’offre pourrait ne pas suivre la demande, non pas par manque de gaz naturel, mais en raison d’aspects réglementaires et sociaux.

« Grâce aux nouvelles méthodes de forage gazier, les réserves se sont accrues dans la dernière décennie aux États-Unis et au Canada. Mais l’acceptation sociale du forage gazier va dépendre de la capacité de l’industrie à gérer adéquatement les externalités liées à la production. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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