L’ampleur étonnante du shadow banking

Par La rédaction | 11 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La finance de l’ombre prend plus de place qu’on pourrait le penser… et elle poursuit sa croissance, montre le plus récent rapport du Conseil de stabilité financière. Au total, les activités financières menées par des institutions moins régulées que les banques représentaient 75 000 milliards de dollars américains (125 975 G $CAN) en 2015.

Cette finance parallèle, aussi appelée shadow banking, est composée d’assureurs, de fonds spéculatifs, de fonds communs de créances ou de fonds monétaires, qui peuvent emprunter et prêter de l’argent, comme le feraient des banques, mais qui n’en sont pas et ne sont donc pas soumises au même contrôle.

Ce sixième rapport du Conseil porte sur 80 % du PIB mondial. Le montant de 92 000 milliards de dollars américains correspond à la définition large de la finance de l’ombre, laquelle comprend tous les intermédiaires. Une définition plus étroite, basée seulement sur les activités directes, ramènerait ce chiffre à 34 000 G $US (46 550 G $CAN), soit 13 % des actifs totaux du système financier.

170 000 % DU PIB DES ÎLES CAÏMANS!

Pour la première fois cette année, la Belgique et les Îles Caïmans ont accepté de participer à l’étude, ce que le Luxembourg se refuse toujours à faire, rapportent Les Echos. Cela a permis de constater que les actifs de la finance parallèle s’élèvent à 6 000 G $US (8 200 G $CAN) aux Îles Caïmans, soit environ 2 000 G $US (2 700 G $CAN) de plus qu’au Canada. C’est l’équivalent de 170 000 % du PIB de ces îles.

LÉGÈRE BAISSE AU CANADA

De retour au Canada, la part de la finance de l’ombre, qui s’y élève à 3 898,7 G $US (5 338 G $CAN), montre une baisse de 13 % par rapport à l’année précédente. Malgré tout, les institutions qui la composent continuent de posséder plus de 40 % des actifs détenus par des institutions financières au pays (44,1 % en 2015 contre 45,1 % en 2014).

Les Européens restent les champions de ces activités. La finance parallèle y compte pour 30 000 G $US (41 000 G $CAN), alors qu’elle vaut 26 000 G $US (35 600 G $CAN) aux États-Unis. Si le Luxembourg acceptait de participer à l’étude, les chiffres européens augmenteraient sensiblement. Le Royaume-Uni et la Chine suivent, de loin, avec 8 000 G $US (10 950 G $CAN).

CROISSANCE MOINS RAPIDE

Cela fait sept années consécutives que la finance parallèle croît. Elle a augmenté de 4,3 % entre 2014 et 2015, une croissance toutefois plus modeste que les 10 % annuels des années précédentes. Avant la crise de 2008, elle représentait 140 % du PIB mondial. Elle en vaut désormais 150 %. Les nouvelles règles bancaires adoptées dans la foulée de la crise de 2008 ont notamment eu pour conséquence de la rendre plus attrayante, ce qui pourrait expliquer une partie de sa progression.

Les fonds d’investissement demeurent les principaux acteurs de la finance de l’ombre, à 40 %. Toutefois, leurs actifs n’ont progressé que de 3,2 % en 2015, contre 15 % par année en moyenne entre 2011 et 2014. La moitié de leurs actifs est aux États-Unis. Les courtiers, eux, sont en perte de vitesse (-5 %), alors que les hedge funds se portent bien avec 3 200 G $US (4 381 G $CAN) d’actifs… dont 2 900 G $US (3 971 G $CAN) aux île Caïmans! Visiblement, il ne s’y fait pas que du tourisme saisonnier…

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