L’anxiété financière, une affaire de femmes?

Par La rédaction | 22 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Femme nerveuse se rongeant les ongles.
Photo : Ion Chiosea / 123RF

Les femmes ressentent davantage de stress que les hommes lorsqu’il est question d’argent, de dette et d’épargne, ce qui a une incidence négative sur leur santé physique et psychologique.

Les femmes sont par exemple beaucoup plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir des problèmes de sommeil causés par leur situation financière, peut-on lire dans un livre blanc de la firme de gestion de patrimoine Echelon Wealth Partners.

Les inquiétudes financières des femmes sont multiples, mais concernent majoritairement le manque d’épargne et l’érosion de leur patrimoine. Ainsi, seulement 43 % des femmes indiquent avoir un fonds d’urgence, et 41 % d’entre elles affirment que leur plus grand regret est de ne pas avoir investi davantage. La grande majorité des femmes (82 %) craignent également de devenir un fardeau financier pour leur conjoint.

MANQUE DE CONFIANCE ET DE CONNAISSANCES

Ce sont généralement les femmes qui gèrent les finances de leur ménage, comme payer les factures et élaborer un budget, souligne Echelon. Il s’agit de tâches pour lesquelles elles ont un haut niveau de confiance. Pourtant, quand vient le temps d’investir, elles se montrent beaucoup plus craintives. Elles sont aussi plus nombreuses à se qualifier de « débutantes » en matière de finances que les hommes. Et ce n’est pas qu’une question de perception. Une étude de Prudential a constaté un écart défavorable pour les femmes variant entre 15 et 22 % en matière de littératie financière.

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De nombreuses études ont aussi démontré que les femmes ont une tolérance au risque moindre. Plus de la moitié des épargnantes (56 %) choisissent de laisser leur argent dans un compte bancaire plutôt que de l’investir sur les marchés financiers. Une telle aversion au risque les empêche de faire croître leur capital de manière satisfaisante.

L’écart de revenu entre hommes et femmes ne joue pas en faveur de ces dernières non plus. En moyenne, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme n’obtiendra que 0,78 $.

L’INDUSTRIE FINANCIÈRE DOIT RÉPONDRE AUX BESOINS DES FEMMES

Alors que seulement 53 % des femmes font affaire avec un conseiller en services financiers, Echelon Wealth Partners insiste sur le fait que l’industrie doit trouver des façons de servir plus adéquatement sa clientèle féminine. En effet, 73 % des femmes se disent insatisfaites de l’industrie financière, et 51 % estiment ne pas avoir suffisamment d’actif pour qu’un conseiller s’intéresse à elles.

Comment redonner confiance aux femmes? D’abord en adoptant une approche à plus long terme. Contrairement aux hommes, les femmes sont peu intéressées par les gains à court terme, et privilégient la préservation de leur capital. Leur offrir des options de placement axées davantage sur le revenu que sur la croissance est une solution possible. En fait, les femmes ne veulent pas seulement accumuler un patrimoine, elles veulent avoir une « paix d’esprit ».

Les épargnantes sont aussi très sensibles aux questions d’investissement responsable. Elles veulent investir dans des entreprises qui sont alignées avec leurs valeurs.

Le livre blanc souligne finalement la difficulté qu’ont les conseillers à « connecter » avec leur clientèle féminine. Pas moins de 80 % des femmes changent d’ailleurs de conseiller à la mort de leur conjoint. Si les femmes étaient davantage représentées dans l’industrie financière, les épargnantes se montreraient certainement plus confiantes, croit Echelon.

La rédaction