L’argent sème la discorde dans les couples québécois

Par La rédaction | 7 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les principales préoccupations des ménages québécois sont liées à des questions de finances personnelles, comme le fait de dépenser trop, de ne pas établir de budget ou de ne pas mettre assez d’argent de côté.

Plus de la moitié des couples de la province (52 %, comparativement à 59 % dans l’ensemble du Canada) vivant séparément, en union libre ou mariés souhaiteraient pouvoir changer au moins l’une des mauvaises habitudes financières de leur conjoint(e), révèle un sondage publié par BDO Canada. Mais il montre aussi que leur tendre moitié pourrait ne pas en être consciente, puisque 45 % d’entre eux (36 % à l’échelle nationale) avouent ne discuter que « rarement », voire « jamais », de problèmes financiers.

Selon l’enquête d’opinion, les plus grandes préoccupations des ménages québécois sont, dans l’ordre : dépenser de façon excessive et ne pas faire de budget (33 %); ne pas épargner suffisamment pour des objectifs à long terme, comme la retraite et les urgences (35 %); ne pas investir assez (28 %); le poids de la dette sur la carte de crédit (20 %); et le manque de connaissances financières personnelles (19 %).

LES FEMMES SONT PLUS INQUIÈTES QUE LES HOMMES

Toutefois, les problèmes d’argent n’affectent pas forcément les relations au sein de tous les couples, puisque 75 % des répondants québécois affirment avoir par exemple déjà abordé le sujet de la dette avec leur conjoint(e). Plus précisément, 28 % d’entre eux ont évoqué la question au cours des six premiers mois après qu’ils se sont rencontrés, tandis que 25 % en ont parlé avant d’emménager ensemble ou de se marier.

Parmi les répondants qui affirment vouloir changer au moins l’une des habitudes financières de leur conjoint, 42 % des femmes souhaiteraient que leur compagnon épargne davantage pour des objectifs à long terme, en particulier la retraite, comparativement à 29 % des hommes. Les femmes (73 %) sont également plus susceptibles que les hommes (66 %) de dire que leur conjoint sait tout de leurs finances. Et tandis que ces derniers sont les plus nombreux à admirer les compétences budgétaires de leur moitié, le sondage montre qu’il y a davantage de femmes (23 %) que d’hommes (16 %) à ne pas être dans ce cas concernant les habitudes financières de leur conjoint.

D’une manière générale, quatre Canadiens sur cinq affirment néanmoins qu’ils admirent au moins l’une des habitudes financières de leur conjoint. La qualité la plus appréciée est d’avoir peu ou pas de dette de carte de crédit (38 %), suivie par avoir de bonnes habitudes d’épargne à long terme, et enfin respecter un budget et ne pas avoir de dettes d’études.

« ÊTRE OUVERT ET HONNÊTE À PROPOS DES FINANCES »

Le sondage observe par ailleurs que les répondants ayant beaucoup de dettes sont aussi les plus enclins à dissimuler des « secrets financiers » à leur conjoint. C’est la dette de carte de crédit qui demeure l’élément le moins divulgué (29 % au Québec, contre 32 % ailleurs au pays), suivie par d’autres habitudes de dépenses (23 %) et par la dette précédant leur relation (11 %).

Comme les finances constituent « l’une des principales causes de dispute ou de rupture au sein d’un couple », BDO estime que ceux-ci devraient « être ouverts et honnêtes à propos de leurs dettes et de leurs finances ». « Il est important d’être sur la même longueur d’onde que votre conjoint en ce qui concerne les finances. Lui cacher des habitudes de dépenses ou des dettes peut causer de graves difficultés financières », met en garde André Bolduc, vice-président principal de la firme.

Le sondage a été mené en ligne par Ipsos entre le 2 et le 4 janvier auprès d’un échantillon de 1 540 Canadiens âgés de 18 ans et plus. Il est exact à ± 2,8 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Un tiers des Canadiens coupables d’« infidélité financière »

Plus d’un tiers des Canadiens (36 %) ont déjà raconté un mensonge financier à leur partenaire de vie, tandis qu’une proportion identique affirme avoir été au moins une fois victime d’« infidélité financière » de la part d’un(e) conjoint(e), rapporte l’Agence France-Presse.

Reprenant les conclusions d’un récent sondage national mené en ligne par Léger pour le compte de Credit Canada et du Financial Planning Standards Council (FPSC), l’Agence précise que les répondants âgés de 18 à 34 ans étaient plus susceptibles que les autres d’avoir été victimes de ce type d’« infidélité » (47 %), comparativement à 18 % des 65 ans et plus. Enfin, ni le sexe ni le niveau de revenu ne semblent changer la donne.

Interrogée par l’AFP, Kelley Keehn, une porte-parole du FPSC, reconnaît cependant que la notion d’« infidélité financière » est assez floue et qu’il revient donc à chaque couple de la définir. À noter que le problème le plus souvent rapporté concerne l’utilisation de cartes de crédit à l’insu du conjoint.

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