Le bitcoin franchit la barre des 10 000 dollars

Par La rédaction | 28 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le bitcoin a dépassé hier le cap symbolique des 10 000 dollars américains, un niveau jamais atteint jusqu’alors, rapporte Le Figaro.

Au total, la monnaie virtuelle a ainsi vu sa valeur multipliée par 10 depuis le début de l’année, et plus que doubler depuis le début du mois d’octobre, gagnant près de 20 % au cours des seuls trois derniers jours.

Après avoir rappelé que, du fait de son fonctionnement particulier et entièrement en ligne, la cryptomonnaie « a longtemps été associée aux activités criminelles et aux transactions illicites, notamment pour acheter des drogues ou payer des rançons à des pirates informatiques », le quotidien français souligne qu’elle fait désormais « l’objet d’une frénésie médiatique » et attire de nombreux investisseurs, ce qui fait encore davantage grimper son cours.

MOYEN DE PAIEMENT DE PLUS EN PLUS RÉPANDU

Reuters estime pour sa part que son cours « a été soutenu ces derniers mois par la décision de CME Group (Chicago Mercantile Exchange), le plus important marché à terme du monde, de lancer prochainement des contrats [à terme standardisés] sur la monnaie virtuelle, ce qui pourrait inciter des investisseurs institutionnels, jusque-là méfiants, à s‘intéresser à cet actif ». Dans l’ensemble, résume l’agence de presse, « l‘ascension vertigineuse du bitcoin (…) est portée par la perspective d‘un cadre réglementé et par le lancement de multiples fonds spéculatifs qui lui sont consacrés ».

Selon Le Figaro, cet engouement fait en sorte que la monnaie virtuelle commence à s’imposer comme un moyen de paiement classique. Résultat : plus de 100 000 sites Internet, comme PayPal ou Expedia, l’acceptent aujourd’hui, tandis que les commerces classiques s’y mettent également. À Paris, une cinquantaine d’établissements permettent ainsi déjà à leurs clients de payer avec la monnaie électronique. Une évolution que confirme Le Monde dans une enquête consacrée aux « dessous de la folle envolée du bitcoin ».

« Longtemps, l’intérêt pour cette trouvaille n’a guère dépassé un étroit cercle de geeks, ces fans de nouvelles technologies. Mais depuis 2015, de plus en plus de commerces acceptent le bitcoin comme moyen de paiement. Et d’autres cryptomonnaies, offrant des applications différentes, se multiplient, ainsi que les start-up utilisant la blockchain pour coder des contrats, tracer des échanges de données ou encore effectuer des transferts d’argent sans intermédiaire », explique le quotidien français.

INTÉRÊT CROISSANT DU MONDE DE LA FINANCE

Mais Le Monde ajoute que cet enthousiasme autour de la monnaie virtuelle et sa flambée actuelle sont aussi le reflet de l’intérêt croissant des institutions financières et de plusieurs traders pour les monnaies virtuelles. La raison? « Certains financiers sombrent dans une forme de FOMO : le fear of missing out, soit la peur de passer à côté d’une opportunité ». Et même si « la plupart n’ont pas encore bien compris comment fonctionnent le bitcoin et ses petits frères, (…) dans un univers de taux bas, ils y voient une promesse de juteux bénéfices ». À l’appui de sa thèse, le journal cite le cas du fonds luxembourgeois Altana Digital Currency Fund, spécialisé dans le créneau, qui affiche un rendement supérieur à 400 % sur un an.

Au total, calcule Reuters, la valeur cumulée de toutes les cryptomonnaies représente aujourd’hui plus de 300 milliards de dollars, soit davantage que la capitalisation boursière de Wal-Mart, le numéro un mondial de la distribution.

De son côté, le monde de la finance est divisé sur la question, observe Le Figaro. Tandis que le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, a récemment qualifié le bitcoin d’« arnaque » et de «monnaie reposant sur du vent », Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré qu’il ne « serait pas sage de négliger les monnaies virtuelles ». De même, alors qu’au Japon le bitcoin est reconnu comme moyen de paiement légal depuis le printemps dernier, la Chine vient au contraire de durcir sa législation sur les cryptomonnaies, ce qui a d’ailleurs entraîné la fermeture de plusieurs plateformes d’échanges dans le pays.

MISES EN GARDE DES AUTORITÉS DE RÉGULATION

« L’essor des cryptomonnaies n’est pas sans risque », juge Le Figaro, qui rappelle que le bitcoin a connu « plusieurs scandales retentissants », notamment lorsque la plateforme d’échange Mt.Gox, qui brassait les trois quarts des échanges en bitcoin en 2013, a fait « disparaître » l’équivalent de quelque 500 millions de dollars. « Le succès insolent du bitcoin a aussi provoqué la création de nombreuses cryptomonnaies, qui sont en fait des escroqueries en ligne », ajoute le quotidien, qui insiste sur le fait que le cours de la monnaie virtuelle est avant tout instable.

Une situation qui a conduit cet automne l’Autorité européenne de supervision des marchés financiers à alerter les investisseurs par rapport aux risques liés aux levées de fonds en monnaies électroniques. Au pays, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières et l’Autorité des marchés financiers ont elles aussi lancé plusieurs mises en garde à ce sujet au cours de ces dernières années. Des avertissements qui ne concernent pas uniquement le bitcoin mais l’ensemble des monnaies virtuelles. À ne pas négliger quand on sait que son principal concurrent, baptisé Ether ou Ethereum, a lui aussi enregistré une envolée vertigineuse cette année, avec un bond de… plus de 6 000 %!

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