Le CDPSF devient un institut de formation professionnelle

Par La rédaction | 6 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Conseil des professionnels en services financiers va réorienter sa mission vers « la formation, l’éducation, le perfectionnement et le développement des compétences des professionnels » ainsi que « l’éducation financière des consommateurs ».

Dans un communiqué émis le 5 juin, le CDPSF précise que cette nouvelle orientation a été décidée à l’issue de son assemblée générale annuelle, qui s’est déroulée le 31 mai à Montréal.

L’organisation justifie ce changement de cap par son désir de « prendre de l’expansion et se tourner vers l’avenir ». Interrogé par Conseiller, Mario Grégoire assure qu’« il ne s’agit pas d’un changement d’orientation mais plutôt une évolution », et que celle-ci n’est « absolument pas liée » à la prochaine entrée en vigueur du projet de loi 141. « Nous avons toujours fait de la formation. Mais à la suite de notre règlement avec la Chambre de la sécurité financière, nous avons décidé d’orienter davantage notre mission vers la formation et l’entrée en carrière », explique le président et chef de la direction du CDPSF.

UNE OFFRE DE FORMATION ÉLARGIE

Pour atteindre cet objectif, le dirigeant précise que le Conseil a élargi son offre de formation et modernisé de façon importante ses outils technologiques, notamment en améliorant sa plate-forme et en se dotant d’un studio d’enregistrement. « On se concentrera vraiment sur la formation et l’éducation financière, qui sont des enjeux importants. Il faut absolument que les professionnels qui travaillent dans le secteur soient bien formés afin de répondre aux besoins croissants des consommateurs », souligne-t-il.

« Dans le cadre de la mission du CDPSF, qui est de valoriser le rôle-conseil, il nous a paru primordial de mettre davantage encore l’accent sur la formation et sur tout ce qui concerne l’entrée en carrière des professionnels. Si on veut aujourd’hui être capable de pouvoir valoriser un conseiller en services financiers qui soit un humain et non un ordinateur, il faut lui donner les bonnes bases, l’armer pour commencer à pratiquer son métier et continuer à le former par la suite. Donc, la valorisation du rôle-conseil passe, aujourd’hui beaucoup plus qu’auparavant, par la formation », insiste Mario Grégoire. De même, ajoute-t-il, « il est très important que les conseillers prêchent par l’exemple sur le plan financier de par leurs bonnes pratiques, et qu’ils transmettent leurs connaissances au public ».

Questionné sur le fait de savoir si cette évolution signifie que le Conseil laissera désormais tomber le volet « représentation des conseillers », notamment au chapitre politique, Mario Grégoire est catégorique : « Absolument pas, au contraire. En aucun cas, le Conseil ne laissera tomber cette partie de son mandat. Il sera toujours là pour défendre et promouvoir la valeur du rôle-conseil d’un point de vue politique à partir du moment où il y a un enjeu touchant l’entrée en carrière et la formation des professionnels. »

CONSEIL D’ADMINISTRATION INDÉPENDANT

Afin d’éviter toute apparence de conflit d’intérêts et d’« agir en toute transparence en tant qu’organisme de formation et d’éducation financière pancanadien », les membres du CDPSF ont également voté une modification relative à la constitution de son conseil d’administration. Ainsi, les sept administrateurs qui le composent ne pourront plus être des membres actifs au sein de l’industrie. Ils n’auront en outre pas le droit de vote et seront élus par les membres votants lors d’une assemblée générale ou spéciale. Le communiqué précise qu’une période transitoire d’un maximum de 12 mois a été prévue pour procéder à leur élection.

Mario Grégoire justifie ce changement par le fait qu’il lui paraît « difficile de former des gens quand on a un parti pris dans l’industrie ». « Lorsque cela est le cas, comment ne pas se poser la question du risque de conflit d’intérêt par rapport à certains produits et à certains processus? questionne-t-il. Si on veut limiter ce risque, il me semble que la formation doit être dispensée par des gens qui sont indépendants. »

Pour atteindre cet objectif, le Conseil a l’intention de chercher « des intervenants issus des milieux de recherche et universitaires », ce qui lui permettra de « transmettre les meilleures méthodes de formation avec du contenu qui sera fourni par des spécialistes du secteur, mais qui ne sont pas des professionnels ou des administrateurs de grandes compagnies ».

« L’indépendance de la formation des professionnels se doit d’être matérielle, morale et intellectuelle à l’égard de tout le monde », conclut le patron du CDPSF.

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