Le Cirque du Soleil bientôt en Bourse?

Par La rédaction | 10 juin 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Acrobates du Cirque du Soleil.
Photo : VASILIS VERVERIDIS / 123RF

Le Cirque du Soleil préparerait les documents nécessaires pour une émission sur les marchés boursiers canadiens et américains, selon des informations récoltées par La Presse. Un tel appel public permettrait à l’entreprise de recueillir des centaines de millions de dollars, un bon moyen pour poursuivre sa croissance et renflouer ses coffres.

Le Cirque du Soleil compterait ainsi ouvrir jusqu’à 40 % de son capital aux investisseurs. Cependant, ce projet en est encore à ses balbutiements. Aucun prospectus n’a encore été soumis à l’Autorité des marchés financiers (AMF) et cette possible inscription ne se ferait pas avant 2020.

Pour le moment, la direction s’assurerait que ses états financiers des dernières années sont conformes aux normes prescrites pour les entreprises en Bourse, notamment avec celles de la loi américaine Sarbanes-Oaxley. Adoptée en 2002, cette loi cherche à accroître la responsabilité des entreprises et impose aux firmes de vérification comptable des entreprises cotées en Bourse d’ajouter des contrôles internes à leur audit.

POURQUOI ENTRER EN BOURSE?

Plusieurs raisons peuvent expliquer les motivations du Cirque. La première est que l’entreprise a besoin de capital pour assurer sa croissance. Depuis 2017, le Cirque du Soleil a procédé à trois acquisitions et lors de la dernière, le PDG Daniel Lamarre a déclaré vouloir continuer sur cette voie, à raison d’une acquisition par année, selon les occasions.

Pour le moment, ces acquisitions ont été réalisées essentiellement par endettement, elles ont donc eu pour effet d’exercer une pression sur la cote de crédit de l’entreprise. Pour procéder à de nouvelles acquisitions, le Cirque du soleil aurait besoin de se financer par injection de capitaux plutôt que par endettement.

Une autre raison qui pourrait expliquer une entrée en Bourse : 2020 marquera la cinquième année d’acquisition de près de 60 % des parts du Cirque par la firme TPG Capital, et ce type de firme privée fait généralement des acquisitions sur un horizon de cinq à sept ans. Si TPG Capital décide de céder ses parts, elle peut procéder de plusieurs façons, soit en vendant à une autre firme de capital, soit en vendant à un groupe du même secteur ou tout simplement en monétisant son placement par le truchement d’un appel public.

Le choix de s’inscrire en Bourse dépend également d’autres facteurs. Ainsi, les résultats récents du Cirque du Soleil, dont ses bénéfices d’exploitation et sa croissance, sont déterminants car ils justifient ultimement la valeur de la collecte de fonds.

DEUX MARCHÉS BOURSIERS

En raison de la taille de sa collecte de fonds, le Cirque du Soleil n’aura probablement pas le choix de faire son émission au Canada ainsi qu’aux États-Unis, le marché canadien étant certainement trop petit pour absorber un appel de fonds aussi important.

S’il avait lieu, ce premier appel public à l’épargne (PAPE) deviendrait probablement l’un des plus importants de la Belle Province. Pour le moment, le plus gros PAPE au Québec a été réalisé en 2003 pour le compte de l’entreprise Pages Jaunes, avec un milliard de dollars.

La rédaction