Le contexte est favorable aux conseillers-robots

Par Jean-François Venne | 22 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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De passage à Montréal, Michael Katchen, PDG de Wealthsimple, a partagé avec Conseiller sa vision du rôle et du modèle d’affaires de son entreprise, laquelle compte plus d’un milliard de dollars en éléments d’actifs sous gestion.

Conseiller : Quel est le rôle des conseillers-robots dans l’industrie financière canadienne?

Michael Katchen : Ce n’est pas une compétition ou une menace pour les professionnels du conseil financier, mais plutôt un outil complémentaire. Nous offrons un accès simplifié et à bas coût aux placements à une clientèle, souvent jeune, qui est parfois laissée pour compte dans le marché. C’est difficile, pour de petits investisseurs, d’accéder à du conseil. S’ils ne souhaitent pas acheter des fonds communs dans une banque ou gérer eux-mêmes activement des investissements, ils peuvent maintenant accéder à des portefeuilles de qualité, à bas coût, grâce aux conseillers-robots. Nous avons des investisseurs dont les portefeuilles varient de quelques centaines de dollars à 10 millions.

Par ailleurs, de plus en plus de professionnels du conseil financier travaillent avec nous. Toute une section de notre plateforme leur est réservée. Certains utilisent notre plateforme pour les enfants de leurs clients à valeur nette élevée. D’autres pour leurs clients dont les investissements sont plus modestes, alors que d’autres encore y envoient tous leurs clients. Cela leur permet de se concentrer sur l’offre de services que nous ne fournissons pas, comme la planification financière ou fiscale, tout en diminuant leurs coûts en conformité.

Certains s’inquiètent que des investisseurs dont la littératie financière est faible fassent affaire avec des conseillers-robots. Quel soutien offrez-vous aux investisseurs?

L’idée est de communiquer rapidement et efficacement avec eux, afin d’éduquer et de susciter des comportements favorables au rendement à long terme. Lorsque les marchés connaissent des soubresauts, comme lors du Brexit ou de l’élection de Donald Trump, nous envoyons rapidement une série de messages pour expliquer aux conseillers et investisseurs nerveux pourquoi ne pas sortir du marché au pire moment.

Un conseiller financier doit généralement téléphoner à ses clients, voire les rencontrer. Cela prend du temps et il risque de commencer avec ses clients à plus haute valeur nette. Nous pouvons communiquer avec tout le monde d’un coup et très rapidement, par courriel ou grâce à notre application mobile ou notre blogue.

Quels sont les principaux défis qu’affronte Wealthsimple?

Le plus grand défi est de nous faire connaître et surtout de construire une relation de confiance avec les investisseurs canadiens. BMO vient de fêter son 200e anniversaire. Nous avons trois ans d’existence. Il faut faire nos preuves. La meilleure manière d’inspirer confiance est de remplir nos promesses et d’offrir le rendement et les services à long terme que recherchent les investisseurs. En mai dernier, nous annoncions avoir atteint un milliard de dollars d’actif sous gestion et nous avons continué de croître depuis ce moment.

Il faut aussi participer à l’adaptation de la réglementation aux nouvelles technologies. Nous croyons que la tendance est à une plus grande transparence et de plus faibles coûts pour les investisseurs, comme en témoignent l’implantation du MRCC 2 et le débat sur les commissions de suivi. Ces préoccupations favorisent notre modèle d’affaires.

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Jean-François Venne