Le courage d’investir en Europe

Par Cimon Plante | 28 juin 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Il arrive un point où, même si l’avenir économique de l’Europe semble léthargique et que la solution de sa crise reste lointaine, certains investisseurs auront l’audace d’investir dans les sociétés du Vieux Continent. Nous pourrions arriver, sous peu, à cet instant.

Beaucoup d’investisseurs sont réticents à faire le saut tant qu’ils n’auront pas l’assurance que la crise en Grèce ne se terminera pas dans le chaos. Cette réaction est compréhensible lorsque l’on constate la chute de plus 90 %, depuis son sommet, de la Bourse d’Athènes.

Reste que la Grèce est un petit pays avec une force économique relativement restreinte. Mais pendant ce temps, l’Europe regorge de multinationales qui ne sont pas dépendantes du sort des pays en périphérie de la zone euro.

Selon un stratège de Citigroup, 44 % des profits de l’ensemble des sociétés européennes proviennent de l’extérieur de l’Europe. De plus, 24 % des bénéfices des sociétés européennes proviennent des pays émergents, un chiffre deux fois plus élevé qu’aux États-Unis. Pourquoi les Européens ont-ils mieux tiré leur épingle du jeu dans la course aux pays émergents? L’une des raisons est que cela fait plus de 10 ans que l’Europe est déjà dans un ralentissement économique, d’où l’urgence de trouver de nouvelles parts de marché. Ainsi, cette diversification géographique des sociétés européennes ne peut que s’accroître.

De plus, notez bien qu’investir dans une entreprise européenne est bien différent de parier sur la direction de l’économie européenne. Selon un document de recherche de la London Business School, il n’y a pas de lien entre la vigueur économique d’un pays et la performance boursière des sociétés boursières du même pays l’année suivante. Cette analyse a permis de classer 83 pays, de 1972 à 2009, selon leur croissance économique sur une période de cinq ans. Les investisseurs qui ont obtenu le meilleur rendement sont ceux qui ont misé dans des marchés où les pays affichaient une plus petite croissance économique.

Pour quelle raison? C’est parce que les titres présents au sein de marchés économiquement plus lents se négocient à un prix inférieur de ceux qui se situent dans un pays où la croissance est vigoureuse. Elle est là, la clé d’un bon investissement. Ce qui compte le plus dans la performance future d’un titre est son évaluation initiale. Le profit se fait à l’achat. Quand un prix est bas, les probabilités de rendement se trouvent en faveur de l’investisseur. Sur la base de l’évaluation, les titres boursiers européens semblent attrayants.

Le fait que les titres européens soient à un prix d’aubaine ne garantit pas un profit à court terme. Il y a toujours un risque d’un démantèlement de la zone euro et de faillite de membres de l’Union européenne. Mais si ceci devait arriver, tous les marchés mondiaux seraient aussi touchés. En ce moment, plusieurs sociétés européennes offrent d’excellents dividendes supérieurs à la moyenne.

Vous serez donc payés, du moins, pour patienter.

J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mes opinions et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale.

Cimon Plante