Le huard peut dire merci à la Fed

Il a atteint les 0,80 USD mercredi juste après l’annonce la Réserve fédérale américaine de laisser son taux directeur inchangé.

Comme c’était attendu depuis quelques jours, la Réserve fédérale a choisi mercredi de ne pas modifier son taux directeur. Après deux jours de réunion, son comité de politique monétaire a décidé de maintenir les fonds fédéraux entre 1 et 1,25%. C’est à ce prix qu’il laisse les banques américaines se prêter des liquidités à très court terme.

Janet Yellen et ses collègues ont déjà majoré ce taux en mars, puis en juin, rappelle Le Figaro, qui précise que la Fed l’avait relevé pour la première fois en décembre 2015, après six ans où il était resté proche de zéro pour soutenir l’économie en crise.

Certains investisseurs jugent que la Fed pourrait encore donner un coup de pouce de 0,25 % d’ici la fin de l’année, mais à condition que l’inflation se rapproche à nouveau de 2 % – l’objectif de Réserve fédérale – et que la consommation, l’investissement et l’emploi tiennent bon.

D’autres croient justement que le manque d’inflation pourrait faire obstacle à une troisième hausse des taux de la banque centrale américaine cette année, même si cette dernière continue d’affirmer que la hausse des prix devrait se stabiliser à moyen terme autour de la cible de 2 %, qu’elle juge bonne pour l’économie.

VITESSE DE CROISIÈRE?

Dans la foulée de cette annonce, le dollar canadien a atteint les 0,80 USD, un sommet qu’il n’avait pas frôlé depuis deux ans. Le huard a ainsi profité de l’accès de faiblesse de la devise américaine après les annonces faites par la Fed.

« La Fed campe sur ses positions. Elle renforce un tout petit peu l’idée qu’elle est quand même déçue qu’il n’y ait pas de signe d’inflation», commente Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP).

Un relèvement des taux de la Fed rend le dollar plus rémunérateur pour les traders et tout signe indiquant un report d’une telle mesure pénalise ainsi le billet vert.

Quant à l’ascension rapide de la devise canadienne ces dernières semaines, elle amène plusieurs observateurs à croire que le huard a trouvé sa vitesse de croisière et qu’il restera autour de son niveau actuel d’ici la fin de 2017.