Le manque de données fiables freine l’ESG

Par La rédaction | 29 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Escargot monté d'un homme d'affaires inquiet.
Kittitee Pangwang / 123RF

Environ la moitié des investisseurs déclarent que le manque de données fiables freine l’adoption de l’ESG (environnement, société, gouvernance) par leur organisation. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de Capital Group, une société de gestion de placements établie à Los Angeles, en Californie.

Pour mener cette étude, Capital Group a interrogé plus de 1 000 investisseurs institutionnels de 16 pays différents pour savoir quels étaient les principaux moteurs de l’intégration de l’ESG dans leurs modèles opérationnels et les défis qu’ils rencontraient.

La crainte de sacrifier des rendements est présente chez bon nombre d’investisseurs. Plus de la moitié des répondants nord-américains (55 %) déclarent que cela constitue le principal obstacle à l’adoption des critères ESG, contre 45 % des investisseurs européens et 51 % des investisseurs d’Asie-Pacifique.

Pour 53 % des investisseurs, le manque de cohérence dans les scores ESG des agences de notation est une pierre d’achoppement lors de l’intégration des données de recherche dans leur processus de prise de décision d’investissement. Plus du quart (27 %) ont classé les difficultés d’accès aux informations dont ils ont besoin comme le principal défi auquel ils sont confrontés.

Près de la moitié des investisseurs (49 %) estiment qu’une plus grande transparence et cohérence dans les cadres de reporting des fonds renforcerait l’accent mis par leur organisation sur l’investissement durable.

Une plus grande analyse intersectorielle des facteurs ESG dans les portefeuilles et des outils d’analyse automatisés, tels que l’intelligence artificielle, seraient bien accueillis par plus du tiers des investisseurs (37 % et 34 %, respectivement).

« Il est compréhensible qu’à mesure que l’ESG devient plus important pour ces investisseurs, le désir d’être rigoureux dans leur évaluation de l’ESG grandit », explique Jessica Ground, Global Head of ESG de Capital Group.

Par ailleurs, la majorité des répondants (76 %) a la conviction que l’ESG est là pour rester. L’intérêt des investisseurs, qui s’est accru avec la pandémie, ne diminuera pas une fois que la crise sanitaire sera derrière nous, estiment-ils.

LES STRATÉGIES UTILISÉES

L’étude a aussi révélé que 75 % des personnes interrogées utilisent des décisions d’investissement actives pour s’assurer que les facteurs ESG sont intégrés dans leurs fonds et 67 % des investisseurs mondiaux ont déclaré que l’intégration est leur stratégie de mise en œuvre préférée.

Pour impliquer le plus efficacement les sociétés émettrices sur l’ESG, différents moyens sont privilégiés. Pour près de la moitié des personnes interrogées (45 %), c’est l’exercice des droits de vote et la surveillance et la communication d’informations pour évaluer les résultats qui sont des outils d’engagement clés. Pour 46 % des répondants, c’est l’importance d’avoir des réunions régulières avec les cadres supérieurs des sociétés émettrices qui prime.

Les investisseurs visent un engagement à long terme. « [Les] risques ESG ne sont pas, pour la plupart, à court terme. Ce sont des risques à long terme, peut-être multigénérationnels, et si vous pouvez les quantifier ou les comprenez correctement, vous avez plus de chances de générer de l’alpha », a affirmé un gestionnaire de portefeuille d’une caisse de retraite canadienne.

La rédaction