Le marché de la copropriété en plein essor à Montréal

Par La rédaction | 10 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’an dernier, la région du Grand Montréal a enregistré certaines des plus fortes hausses des prix des maisons depuis 2011 au Québec, selon une étude publiée hier par Royal LePage.

Dans le même temps, la forte demande sur le marché de la copropriété constatée en 2017 pourrait encore s’accroître au cours des prochains mois à la suite de l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires, précise la firme immobilière.

D’après son enquête, le secteur du Grand Montréal a connu au quatrième trimestre une augmentation de 6,5 % du prix médian des propriétés, comparativement à la même période l’an dernier, pour atteindre 388 011 $. Signe que le marché immobilier dans la métropole québécoise ne s’essouffle pas, les données historiques de prix la concernant montrent que les hausses enregistrées lors des trois derniers trimestres de 2017 sont les plus fortes observées depuis sept ans.

ATTRAIT POUR LE CENTRE DE L’ÎLE

En décortiquant par type de propriété, le prix médian des maisons à deux étages a bondi de 8,4 %, par rapport à la même période en 2016, pour se fixer à 492 082 $, tandis que celui des demeures de plain-pied a enregistré une hausse plus modeste de 3 %, s’établissant ainsi à 297 801 $. À noter que les ventes dans ces deux segments ont crû de 3,2 % et de 1,2 %, respectivement, lors du quatrième trimestre. Le prix des appartements en copropriété a quant à lui augmenté de 5,3 %, à 313 156 $.

« Le marché immobilier montréalais est en pleine effervescence. Le segment des maisons unifamiliales, qui connaît une pénurie d’inventaire depuis quelques trimestres, est assurément entré dans un marché de vendeurs. Symptomatique de ce phénomène, les offres multiples ont pris de l’ampleur dans certains quartiers en forte demande du Grand Montréal et pas uniquement dans le segment des unifamiliales, signe indéniable de la croissance accrue du marché immobilier local », analyse Dominic St-Pierre, directeur principal pour la région du Québec à Royal LePage.

L’attrait pour les quartiers du centre de l’île, en opposition avec la périphérie, a par ailleurs continué de favoriser l’augmentation des prix et des ventes au cours du dernier trimestre de 2017 dans ce secteur géographique. « On remarque que les quartiers de l’est et de l’ouest de Montréal rivalisent dorénavant plus avec la banlieue qu’avec les quartiers centraux de la ville », note le dirigeant.

L’IMPACT DES TESTS DE RÉSISTANCE

« Cette réalité est intimement liée au besoin de proximité chez les premiers acheteurs. Ceux-ci, qui appartiennent à la génération des Y et dont un nombre important sont aujourd’hui en âge d’acheter leur première maison, veulent faire le moins de compromis possible et l’emplacement géographique est le premier critère sur leur liste, ce qui explique la forte demande pour les unités en copropriété, spécialement au centre de l’Île », détaille Dominic St-Pierre.

L’étude de Royal LePage constate également qu’au quatrième trimestre, le segment de la copropriété a délaissé ses caractéristiques de marché d’acheteur pour un marché équilibré, et ce, pour la première fois en plus de cinq ans. En effet, la hausse des ventes de ce type de logements a atteint la plus forte augmentation de l’année au quatrième trimestre, pour atteindre 21,7 %. C’est sur la Rive-Nord de Montréal et à Laval que les appartements en copropriété ont enregistré les ventes les plus importantes, avec des hausses de 40,8 % et de 31 %, respectivement.

La firme prévoit d’ailleurs que ce marché devrait prendre encore davantage de vigueur à la suite de la nouvelle simulation de crise du Bureau du surintendant des institutions financières mise en application le 1er janvier. Dominic St-Pierre assure cependant que les effets des récents tests de résistance seront limités sur le marché métropolitain et qu’ils seront contenus durant la première moitié de l’année. « L’impact se fera sentir avec moins de vigueur à Montréal, où le prix médian est beaucoup moins élevé que dans les régions de Toronto et de Vancouver », souligne-t-il, rappelant que l’intention première de cette mesure visait justement les marchés en très forte appréciation de prix au pays.

LE MARCHÉ CONTINUERA SUR SA LANCÉE EN 2018

« Les règles hypothécaires précédentes avaient écarté les premiers acquéreurs, le groupe démographique d’acheteurs le plus important, du marché, tandis que le nouveau test de résistance sera surtout limité aux propriétaires existants désirant s’élever à un type de propriété supérieur. Ce groupe pourrait soit modifier sa décision d’achat, soit la reporter à plus tard, le temps d’accumuler la mise de fonds nécessaire », résume le dirigeant.

Royal Le Page prévoit que le marché immobilier du Grand Montréal poursuivra sur sa lancée en 2018. « L’offre de propriétés à vendre devrait continuer de se résorber dans pratiquement tous les segments de marché, ce qui continuera de faire pression à la hausse sur les prix. Nous prévoyons une hausse de l’ordre de 5,5 % des prix des maisons. Malgré les resserrements hypothécaires et une première hausse potentielle du taux directeur de la Banque du Canada pour l’année, les ventes immobilières devraient croître de 6 % », conclut Dominic St-Pierre.

Un marché national très dynamique

Le prix moyen des maisons au pays a augmenté de 10,8 % au quatrième trimestre, comparativement à la même période l’an dernier, selon un autre rapport publié hier par Royal LePage.

L’étude de 53 marchés d’un océan à l’autre révèle que le coût moyen d’une maison atteignait 626 042 $ au dernier trimestre de 2017. Le prix moyen d’un condo a bondi de 14,3 %, pour s’établir à 420 823 $, principalement en raison des gains enregistrés dans l’Ouest.

Le prix moyen d’un condo s’est ainsi apprécié d’environ 19,5 % d’une année à l’autre dans la région de Toronto et de 20,2 % dans la région métropolitaine de Vancouver. En revanche, le prix moyen d’une propriété de deux étages et d’une maison de plain-pied a reculé d’environ 0,3 % à l’échelle nationale.

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