Le marché réagit au discours de Stephen Poloz

Par La rédaction | 2 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le récent discours du dirigeant de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a fait réagir le marché. De façon un tantinet exagérée, selon l’économiste principal de Desjardins.

Rappelons que, mercredi, devant la Chambre de commerce de Saint-Jean, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC) a soutenu qu’il n’existait pas de trajectoire « prédéterminée » pour l’avenir de sa politique monétaire.

Depuis les hausses successives de son taux directeur en juillet et en septembre, plusieurs analystes s’attendaient à voir la tendance se poursuivre dans les prochains mois.

MANQUE DE NUANCE

Le marché, souligne Desjardins, n’a retenu de tout ce discours que le petit bout de phrase soutenant qu’il n’y avait pas de trajectoire déterminée pour les taux. Et ils ont réagi. Les taux canadiens de court terme ont chuté, tout comme le dollar canadien. Les marchés à terme ont aussi réduit leurs anticipations de hausses.

Une réaction qui manque de nuance, selon l’institution financière québécoise. Celle-ci rappelle que Stephen Poloz a fait plusieurs autres remarques significatives lors de son discours. Par exemple, il a indiqué que l’expansion de l’économie se généralisait et devenait plus autosuffisante. Il a aussi souligné l’incidence sur les perspectives d’inflation d’une économie fonctionnant à plein régime. C’est un élément que la BdC surveille au plus près, convaincue que l’inflation pourrait même dépasser sa cible de 2 % dans deux ans.

En outre, certaines incertitudes comme les politiques protectionnistes dans certaines parties du monde (bonjour, M. Trump) ou les développement géopolitiques (bonjour, M. Jong-un), des inconnues qu’il juge « inhabituelles » au sujet des perspectives d’inflation dans un contexte de lente croissance économique ainsi que de très faibles taux d’intérêt, pourraient pousser la Banque du Canada à prendre des décisions « dans un sens ou dans l’autre », indique une note publiée récemment par Desjardins.

TIRER LES BONNES CONCLUSIONS

En conséquence, écrit l’économiste principal de Desjardins, il faut se garder de sauter aux conclusions après un discours surtout marqué par l’incertitude. Il faut également bien interpréter la signification de l’expression « trajectoire non définie ». Cela ne signifie pas qu’une hausse en octobre est complètement exclue. Un refus de s’engager formellement envers une hausse ne doit pas être confondu avec un engagement à ne pas faire de hausse.

Pour Desjardins, le discours laisse surtout entendre que la BdC garde l’œil sur plusieurs données et prendra une décision à la dernière minute. Dans ce contexte, « une probabilité de moins de 30 % d’une hausse de taux en octobre, comme actuellement escompté sur les marchés, paraît complaisante », conclut Desjardins.

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