Le côté sombre du remboursement d’impôt

Par La rédaction | 23 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Pas moins de 59 % des déclarations de revenus traitées par l’Agence du revenu du Canada (ARC) en 2017 ont mené à des remboursements d’impôt, d’une moyenne de 1 735 $. Pour certains, c’est une bonne nouvelle. Pour d’autres, moins.

Sur advisor.ca, Curtis Davis rappelle qu’un remboursement signifie que le contribuable a trop payé d’impôt sur ses paies pendant l’année. Autrement dit, il a offert un prêt sans intérêt à l’ARC et s’est privé d’une partie de ses revenus sur chaque paie. Voilà pour la vision pessimiste du remboursement d’impôt, défendue par certains conseillers. Pourtant, on voit rarement un contribuable déçu d’un tel remboursement. Qui a raison?

Pour répondre à cette question, Curtis Davis suggère de procéder à une analyse coût/bénéfice. En prenant pour comparatif le taux du plus récent bon du Trésor (1,52 %) et en l’appliquant sur le remboursement moyen de 1 735 $, on constate que le client a en fait perdu 12,14 $ d’intérêt annuel. Une perte négligeable.

DE L’ARGENT POUR FAIRE QUOI ?

Mais le plus important est de savoir ce que le contribuable ferait s’il recevait 145 $ de plus par mois, plutôt qu’un remboursement de 1 735 $ à la fin de l’année. Si l’argent est destiné à être dépensé, la décision devient alors une simple question de préférence. Est-il mieux de dépenser une plus petite somme chaque mois ou une plus grosse somme à la fin de l’année?

Si le contribuable souhaite plutôt épargner ou investir l’argent, l’horizon de temps et le niveau du rendement viennent alors jouer un rôle important.

Déposer 145 $ par mois pendant un an dans un REER se traduira par une somme de 2 531 $ dix ans plus tard, en supposant un rendement de 6 % et un taux marginal d’imposition de 40 %. Le gain pourrait être plus élevé si le contribuable est imposé à un taux inférieur à la retraite, ce qui est souvent le cas.

La même somme épargnée dans un compte d’épargne à 2 % ne donnera que 1 751 $ au bout de l’année. La différence marquée montre que la première option représente un plus fort incitatif à diminuer ses versements d’impôts mensuels plutôt qu’à attendre un remboursement annuel.

Le contribuable pourrait aussi économiser plusieurs dizaines de dollars par année en intérêt en utilisant le 145 $ supplémentaire par mois pour rembourser des dettes.

EN DISCUTER AVEC SES CLIENTS

S’il décide que le jeu en vaut la chandelle, le contribuable peut demander, via les formulaires TD1 ou T1213, un ajustement des retraits d’impôt à la source.

Une option dont il vaut la peine de discuter avec vos clients, mais dont l’utilité, on le voit, variera grandement en fonction de l’usage que ceux-ci feraient d’un montant supplémentaire sur chaque paie.

La rédaction