Le monde après la pandémie

Par Nicolas Ritoux | 17 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plusieurs changements apportés par la crise sont là pour rester, croit Colum McKinley, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

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Premier changement : plusieurs diminutions de dépenses qu’ont dû faire les entreprises pour se maintenir à flot vont être permanentes, selon lui.

« On a vu cela aussi durant la crise financière : les entreprises ont dû réduire rapidement leurs coûts pour maintenir leur profitabilité et une fois la crise passée, leurs marges de profit se sont améliorées et ont atteint des records pour beaucoup. On entend déjà des dirigeants dire que cette fois aussi, certaines coupes seront permanentes. On peut donc s’attendre à des flux de liquidités plus importants au sortir de la pandémie », estime Colum McKinley.

La crise a également accéléré des tendances qui étaient déjà présentes, comme le déclin des détaillants traditionnels, dit l’expert.

« On voyait déjà les consommateurs acheter de plus en plus en ligne bien avant la pandémie, mais celle-ci nous a forcés à le faire massivement puisque la majeure partie des magasins sont fermés. Ils vont rouvrir, mais on devra trouver un équilibre entre les achats qu’on veut continuer d’effectuer en ligne et ceux qui justifient encore des déplacements. Cela va créer des défis pour les détaillants, ainsi que les propriétaires de magasins physiques et de centres commerciaux. »

Troisième changement : le télétravail pourrait presque devenir la norme dans certains secteurs, selon lui.

« Nos vies quotidiennes vont changer. La pandémie a forcé beaucoup d’entre nous à travailler à partir de la maison et beaucoup de dirigeants nous ont dit qu’après la crise, de nombreux employés resteront chez eux », dit Colum McKinley.

Les répercussions de ce phénomène sont multiples, tant pour les transports que pour l’immobilier commercial (notamment les coûteux espaces de bureaux au centre-ville), les technologies et la connectivité, croit l’expert.

« La tendance est encore récente, mais on entend beaucoup dire que le coronavirus a forcé les entreprises à faire l’expérience du télétravail pour la majorité de leurs employés et, à leur grand étonnement, cela fonctionne bien mieux qu’elles l’avaient anticipé. Nous allons donc voir ce phénomène s’amplifier, avec des conséquences pour beaucoup de titres à la Bourse », dit Colum McKinley.

Encore faut-il sortir de la pandémie, et ce n’est vraiment pas pour demain, selon lui.

« Nous sommes dans une situation inédite où l’économie mondiale a appuyé sur pause. Il n’existe aucun précédent historique pour connaître la suite des événements. Les investisseurs, qui se sont montrés très enthousiastes depuis la baisse initiale des marchés, feraient bien de garder cela à l’esprit. Il n’y a pas de solution rapide et la reprise prendra bien plus qu’un trimestre. Le plus grand risque pour le moment est de revenir à un environnement trop normalisé et d’assister à une seconde vague d’infections. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, présenté par CIBC. Il a été écrit sans l’intervention du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.