Le Nasdaq revisite la frontière des 3000 points

Par Ronald McKenzie | 13 mars 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

La semaine dernière, l’indice américain Nasdaq a atteint les 3000 points, un seuil historique que de nombreux observateurs croyaient inaccessible.

En 1999-2000, ce même indice Nasdaq défonçait la barre des 3000 points, dopé par la ruée des spéculateurs pour les titres point.com qui étaient censés jeter les bases d’un nouvel ordre économique mondial. Les revenus des entreprises et les profits étaient devenus des notions obsolètes. Désormais, le moteur de la Bourse, c’étaient les concepts Internet, les projets technologiques et la promesse de peut-être faire des milliards de dollars en vendant en ligne de la nourriture pour chiens et chats.

Bien sûr, tout cela n’était que chimère. L’exubérance irrationnelle a fait son temps. Les marchés se sont dégonflés, transformant en pertes réelles des milliards de dollars de profits théoriques. Pendant trois ans, les investisseurs ont connu des lendemains qui déchantaient jour après jour.

Maintenant que le Nasdaq a mis 12 ans pour regagner le terrain perdu, le journaliste Barry Ritholtz, du Wall Street Journal, a examiné la composition du Nasdaq d’aujourd’hui afin de voir en quoi il se distingue de celui qui s’est effondré lors du douloureux printemps de 2000.

Eh bien, les 100 plus importantes entreprises technologiques cotées au Nasdaq aujourd’hui regorgent de liquidités. Plus de 40 % d’entre elles versent des dividendes (9 % en 1999). Elles affichent un ratio cours/bénéfice de 23, contre 78 en 1999. Et puis, elles n’hésitent pas à se financer sur le marché obligataire.

« Les gros joueurs du Nasdaq commencent à ressembler drôlement aux membres du vénérable indice Dow Jones des valeurs industrielles », ironise Barry Ritholtz.

Le journaliste fait remarquer que, décennie après décennie, le Dow Jones des valeurs industrielles ne change pas, ou si peu. Il n’accueille que des entreprises moulées dans le même gabarit. En revanche, le Nasdaq a fait maison nette. Désormais, ses « membres » les plus influents sont passés de l’économie virtuelle à l’économie réelle, avec son lot de bénéfices nets, de revenus constatés et de dividendes sur actions ordinaires.

En 1999, les chantres des sociétés point.com clamaient que « cette fois c’est différent ». À l’époque, ils se sont plantés. Ils pourraient relancer leur formule choc aujourd’hui sans crainte de se tromper.

Ronald McKenzie