Le niveau de vie des retraités pourrait bientôt chuter

Par La rédaction | 2 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le niveau de vie des retraités des pays de l’OCDE va chuter si des réformes ne sont pas entreprises, met en garde l’Organisation de coopération et de développement économiques dans une étude publiée hier.

« Les réformes menées récemment ont amélioré la pérennité financière des systèmes de retraite et le niveau de vie des retraités. Toutefois, la générosité des droits à pension devrait fortement diminuer pour les générations futures et de nombreux pays pourraient être confrontés à un risque sérieux de pauvreté parmi [leurs] retraités », prévient l’institution.

Intitulé Panorama des pensions 2015, ce rapport rassemble les indicateurs des 34 pays membres de l’organisation en Europe, en Asie, en Amérique et en Océanie, mais également ceux de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, du Brésil, de la Chine, de la Russie, de l’Inde et de l’Indonésie.

LA RETRAITE DE PLUS EN PLUS TARD

Selon le document, près de la moitié des pays de l’OCDE ont pris, au cours des deux dernières années, des mesures visant à diminuer durablement le coût de leurs systèmes de retraite. Un tiers d’entre eux ont aussi engagé des efforts afin de renforcer les filets de sécurité et de venir en aide à certaines catégories vulnérables de personnes ayant quitté le marché du travail.

Par ailleurs, l’âge légal de départ à la retraite a nettement augmenté depuis les années 2000, 67 ans devenant la norme dans de nombreux pays, tandis que certains, comme le Danemark, l’Irlande, l’Italie, la République tchèque et le Royaume-Uni, prévoient même de le repousser jusqu’à 70 ans, relève l’étude.

« La plupart des gouvernements ont fait des efforts importants pour mettre les systèmes de retraite sur une trajectoire durable. Même si leurs mesures vont dans la bonne direction, il y a un risque croissant de retraites futures insuffisantes dans certains pays », estime néanmoins le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría.

« UN EMPLOI POUR LA VIE, C’EST FINI »

« À long terme, ajoute-t-il, le défi consiste à élaborer aujourd’hui des politiques publiques suffisamment flexibles pour pouvoir s’adapter demain à un monde du travail incertain, tout en assurant des conditions de vie adéquates pour les retraités. »

L’OCDE prévient également que l’évolution du marché du travail ainsi que l’accélération du vieillissement de la population auront des répercussions sur le niveau des pensions et représenteront des « défis importants ».

« Bon nombre de retraités actuels, tout au moins les hommes, ont souvent occupé des emplois plutôt stables pendant l’essentiel de leurs années d’activité. Or, un “emploi pour la vie”, et même une carrière intermittente, pourrait ne plus être la norme pour ceux qui entrent aujourd’hui dans la vie active », indique-t-elle.

RÉÉVALUER LE MONTANT DES PRESTATIONS

En conséquence, certains pays devront « réévaluer » les filets de protection sociale prévus pour les personnes âgées qui n’ont pas suffisamment cotisé pour pouvoir prétendre à la pension minimale.

Et dans ceux où le taux de pauvreté à la retraite est élevé et où les prestations fournies au titre de la protection sociale sont limitées, comme le Chili, la Corée, les États-Unis, le Mexique et la Turquie, « il conviendrait d’envisager une hausse de leur montant », croit l’OCDE.

Enfin, le rapport met l’accent sur les difficultés associées à la faiblesse actuelle des taux de croissance et des taux d’intérêt, à la fois pour les épargnants et pour les prestataires de services financiers qui proposent des contrats d’assurance vie et de rente viagère.

STRATÉGIES D’INVESTISSEMENT RISQUÉES

Il souligne en outre que « les tables de mortalité utilisées par les assureurs dans de nombreux pays n’intègrent pas totalement les projections relatives à l’allongement de l’espérance de vie », ce qui risque d’avoir une incidence négative pour les populations âgées.

En effet, cela pourrait « pousser les organismes de retraite et les assureurs vie à rechercher de meilleurs rendements et à mettre en place des stratégies d’investissement plus risquées susceptibles d’éroder, in fine, leur solvabilité ».

Or, redoute l’OCDE, « de telles stratégies peuvent mettre en péril la sécurité actuelle et future des revenus des retraités ».

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