Le nombre de mises en chantier recule en avril

Par La rédaction | 13 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le nombre de mises en chantier au Québec, en données désaisonnalisées et annualisées, a reculé de près de 3 000 unités en avril (23 120) par rapport au mois de mars (25 997), selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Ce rythme est le plus bas depuis le début de l’année, commente Kevin Hughes, économiste principal à la Société pour la province. Toutefois, ajoute-t-il, « compte tenu des nombreux projets multirésidentiels qui sont sur le point de démarrer, nous nous attendons à ce que le rythme des mises en chantier au Québec rebondisse prochainement ».

Même son de cloche du côté de Desjardins, qui note que, en données brutes, les mises en chantier ont chuté de 29 % d’avril 2014 à avril 2015 dans les centres urbains de 10 000 habitants et plus. La baisse cumulative des quatre premiers mois de l’année atteint également près de 30 % par rapport à la même période de l’an dernier.

Un phénomène « préoccupant »

Par ailleurs, toujours en avril, une diminution annuelle a caractérisé les six régions métropolitaines de la province, à l’exception de Sherbrooke. Depuis le début de l’année, seules les régions de Québec et de Sherbrooke affichent une hausse de l’activité sur les chantiers résidentiels.

Cette absence de redressement est « préoccupante », estime Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement : « La température exceptionnellement froide des trois premiers mois de l’année semblait expliquer la faiblesse des résultats au premier trimestre. Et le retour à des températures plus normales en avril aurait dû, en principe, stimuler l’activité sur les chantiers. »

Baisse de régime en 2015

Or, cela n’a pas été le cas, constate-t-elle, puisque « les mises en chantier tournent au ralenti depuis plusieurs mois » et que les résultats d’avril « portent à croire que la baisse de régime sera plus importante que prévu cette année ».

Pour l’instant, seule la construction d’appartements locatifs pointe vers le haut dans les six principales agglomérations de la province. Selon Desjardins, le gain annuel se chiffre à 38 % en avril et à 17 % pour les quatre premiers mois de 2015.

Les maisons unifamiliales accusent quant à elles un repli de plus de 20 % depuis le début de l’année, tandis que les appartements en copropriété ont chuté de près de 50 % partout dans la province.

Retour vers l’équilibre

« La faiblesse des mises en chantier qui perdure suggère que le ralentissement de la construction neuve pourrait être plus prononcé que prévu en 2015. Nos prévisions tablent sur [leur] recul d’environ 10 % cette année », indique Hélène Bégin.

Toutefois, relève l’économiste, la réduction de cadence de la construction neuve est la bienvenue, notamment dans le segment des copropriétés « qui affiche des surplus importants dans presque toutes les agglomérations », ce qui « permettra d’assainir les bases du marché et favorisera un retour éventuel vers l’équilibre ».

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