Le nombre de propriétaires étrangers au pays demeure stable

Par La rédaction | 19 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le pourcentage de propriétaires non résidents sur le marché des copropriétés demeure « faible et stable » en général, selon un rapport publié hier par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Ce document montre que la majorité des 17 régions métropolitaines étudiées par la SCHL enregistrent des parts de propriété de non-résident inférieures à 1 %. Les seules où cette proportion dépasse ce seuil sont Toronto (2,5 %), Vancouver (2,2 %), Montréal (1,7 %), Halifax (1,2 %), Victoria et Gatineau (1,1% dans les deux cas). Toutefois, la Société fait remarquer que si ces secteurs se démarquent, leurs pourcentages restent bas.

À Toronto, le taux de propriétaires non résidents s’élève à 4,2 % dans les grands immeubles d’appartements en copropriété, alors qu’il était de 2,5 % dans l’ensemble des immeubles. Du côté de Vancouver, les pourcentages sont de 3,3 % pour les grands immeubles et de 2,2 % pour l’ensemble, tandis qu’à Montréal ils se chiffrent à 3,7 % et à 1,7 %, respectivement.

DES ACHETEURS AMÉRICAINS ET CHINOIS

Concernant la métropole québécoise, la SCHL évoque « une hausse statistiquement [importante] » du pourcentage de propriétaires non résidents depuis 2016. La proportion du parc d’appartements en copropriété leur appartenant est ainsi passée de 1,1% l’an dernier à 1,7 % aujourd’hui. Cette hausse, qui suit une période de stabilité observée de 2014 à 2016, fait de la ville la troisième en importance à ce chapitre au pays derrière Toronto et Vancouver.

À Montréal même, c’est dans le secteur du centre-ville et de l’île des Sœurs que la part de propriétaires non résidents a progressé le plus, passant de 4,3 % en 2016 à 7,6 % en 2017. Viennent ensuite l’île de Montréal (de 1,7 % à 2,7 %) et l’ouest de l’île (de 0,9 % à 1,5 %). À noter que dans ces trois aires géographiques, ce sont les unités en copropriété récentes, achevées depuis 2000, qui enregistrent la plus forte proportion de propriétaires étrangers.

Selon la SCHL, l’accroissement du nombre de propriétés achetées par des non-résidents en 2017 est avant tout attribuable aux acheteurs chinois. En 2016, seuls 10 % de ces acheteurs non canadiens provenaient de Chine, tandis qu’en 2017 21 % en étaient originaires, 17 % venaient de France et 28 % étaient américains.

LES COPROPRIÉTÉS ONT LA COTE

Enfin, le rapport montre que les copropriétés continuent d’être le premier choix des acheteurs non résidents à Montréal, puisque 72 % d’entre eux ont opté pour ce type de logement en 2017. Autre fait intéressant : un peu moins de la moitié de ces habitations se trouvent au centre-ville, ce qui signifie qu’une copropriété sur 10 dans ce secteur a été achetée par un non-résident depuis le début de l’année.

« La proportion d’appartements en copropriété dont le propriétaire est un non-résident est demeurée faible et stable au Canada. L’absence de croissance de cette proportion à Toronto et à Vancouver, combinée avec son augmentation observée à Montréal, indique peut-être un déplacement de la demande entre ces centres après l’instauration de la taxe sur les logements achetés par des étrangers en Ontario et en Colombie-Britannique », estime Bob Dugan, économiste en chef de la SCHL.

Précisant que « la demande à Montréal est aussi stimulée par d’autres facteurs, notamment les prix des habitations relativement bas et la vigueur de l’économie », l’économiste précise néanmoins que « la propriété étrangère n’est qu’un des facteurs qui influent sur le marché ». En effet, insiste-t-il, « les contraintes liées à l’offre de logements et de terrains et les facteurs économiques et démographiques fondamentaux qui alimentent la demande de logements sont tout aussi importants ».

Qu’est-ce qu’un « propriétaire étranger »?

Pour la SCHL et Statistique Canada, un propriétaire non résident (également appelé « propriétaire étranger ») est une personne dont la résidence principale se trouve à l’extérieur du pays. Dans ce cas, une « propriété étrangère » désigne le fait que le propriétaire légal du logement n’est pas un résident du Canada, sans égard à sa nationalité.

À noter que, selon cette définition, les citoyens canadiens dont la résidence principale est à l’extérieur des frontières sont considérés comme des « non‑résidents ».

Source : SCHL.

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