Le nombre de traders en baisse dans les banques

Par La rédaction | 7 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si le passé est garant de l’avenir, on n’y trouve rien de réjouissant pour les traders des banques d’investissement.

Ces dernières tendent de plus en plus à utiliser les transactions boursières électroniques. Les Echos présentaient récemment un aperçu de l’impact de cette tendance sur les traders… et ils n’ont pas de quoi fêter.

Goldman Sachs, par exemple, s’est livrée à une véritable coupe à blanc dans son département actions de New York. S’ils étaient 600 en 2000, les traders n’y sont plus que… deux.

À la place des disparus, on retrouve désormais quelque 200ingénieurs informatiques. Ceux-ci gèrent les systèmes, sont moins nombreux que les traders et peuvent coûter jusqu’à cinq fois moins cher. La rémunération des équipes des salles de marchés (front office) représente environ 40 % des dépenses des banques d’investissement, selon Philippe Morel, en charge des activités de marchés mondiales du Boston Consulting Group. On comprend l’intérêt que ces institutions trouvent à remplacer ces employés par moins cher.

L’ÈRE DES VENDEURS

Déjà en 2015, Les Echos remarquaient que les traders étaient moins prisés des banques d’investissements, leurs systèmes informatiques absorbant une large partie du volume des transactions. Les établissements cherchaient plutôt des vendeurs expérimentés, généralistes, capables d’offrir des solutions structurées répondant aux règles de conformité de plus en plus sévères.

Selon le cabinet Coalition, près de 3 000 postes de traders d’actions, taux et change ont d’ores et déjà disparu. Cela représente environ la moitié des suppressions de postes depuis 2012 dans les douze plus grandes firmes mondiales où l’on trouve ces professions.

TROISIÈME PRISE, RETIRÉ!

Les Echos avancent que les traders sont victimes d’une triple pression. D’abord, la baisse de la rentabilité des banques d’investissement, passées d’environ 40 % de rendement sur fonds propres avant la crise de 2008 à 7%. Ensuite, les contraintes des clients et des régulateurs, qui exigent que les ordres transitent par des plateformes « multidealers » dans lesquelles les banques se font directement concurrence. Enfin, l’émergence de dizaines d’autres actifs et des traders haute fréquence, lesquels dominent le marché des changes.

LES CONCURRENTS DOUTENT

Reste que, même si elle reflète une tendance bien réelle dans le milieu, l’ampleur des coupes annoncées par Goldman Sachs a surpris ses concurrents. Ces derniers ont plafonné leurs échanges électroniques à 75 % du côté des actions et environ 45 % pour l’ensemble des catégories d’actifs. Apprendre que Goldman Sachs réalise plus de 99 % de ses transactions électroniquement a fait sursauter… et douter de la véracité de ces chiffres.

« Nos équipes du trading actions travaillent toujours avec les mêmes traders de Goldman Sachs, leur nombre n’a pas diminué », soutient le représentant d’une grande banque anglo-saxonne dans Les Echos. Un autre, travaillant dans une grande banque européenne, avance que Goldman Sachs a peut-être changé l’intitulé de certains postes. Un petit bricolage organisationnel, qui lui aurait permis de présenter son virage vers le trading électronique sous son plus beau jour.

Chose certaine, cette tendance frappe de plein fouet les traders d’actions et ne semble pas près de s’inverser.

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