Le patron de Bank of America traverse la tempête

Par La rédaction | 24 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les actionnaires de Bank of America (BofA) ont accepté à 63 % mardi que leur directeur général, Brian Moynihan, puisse cumuler ce poste avec sa fonction de président du conseil d’administration, rapporte l’agence Reuters.

Ce vote est intervenu au cours d’une assemblée générale extraordinaire de la deuxième banque américaine en termes d’actifs, et à l’issue d’une campagne lancée depuis plusieurs mois par un groupe d’investisseurs.

Ceux-ci, parmi lesquels figure le plus important fonds de pension du secteur public américain, le California Public Employees Retirement System (CalPERS), s’étaient mobilisés après la décision prise par la direction de la banque de confier à Brian Moynihan la présidence du conseil d’administration, à l’automne dernier.

LE NON-CUMUL, GARANTIE D’INDÉPENDANCE

Le CalPERS et d’autres fonds de pension jugeaient en effet que BofA avait passé outre un vote des actionnaires intervenu en 2009, aux termes duquel les fonctions de président et de directeur général devaient être séparées pour garantir à ce dernier une plus grande indépendance.

Cette résolution était destinée à éviter de nouveaux relâchements dans les contrôles qui ont coûté des dizaines de milliards de dollars à la banque et à ses actionnaires pendant la crise financière, souligne l’Agence France-Presse.

Pour mémoire, BofA avait par exemple dû payer une amende de quelque 17 milliards de dollars en 2014 afin d’éviter des poursuites judiciaires liées aux « erreurs » commises par ses filiales lors de la crise des subprimes.

WARREN BUFFETT EN RENFORT

La campagne menée par ces différents organismes avait ensuite monté en puissance, contraignant finalement l’institution financière à annoncer qu’elle laisserait les actionnaires se prononcer sur cette question, souligne Reuters.

Avant le vote, Anne Simpson, responsable de la gouvernance mondiale au CalPERS, a estimé que celui-ci « illustrait le fait que les dirigeants d’entreprise ne devaient plus considérer les assemblées générales comme de simples chambres d’enregistrement de leurs décisions ».

Nommé à la tête de l’établissement bancaire en janvier 2010, Brian Moynihan, 55 ans, avait reçu deux soutiens de poids avant le vote de mardi : celui du milliardaire Warren Buffett et celui de Barney Frank, l’un des acteurs de la réforme financière de Wall Street en 2010.

« SÉPARER LE MANAGEMENT ET LE CA »

Des six grandes banques américaines, seule Citigroup a un directeur général distinct du président du conseil d’administration, une situation que dénoncent plusieurs associations de défense des actionnaires et certains responsables politiques et économiques.

Ainsi, rappelle l’AFP, la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, avait déclaré en mai que « l’un des moyens pour répondre aux défaillances [observées pendant la crise de 2008] est une séparation entre le management et le conseil d’administration ».

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