Le patron de la Bourse de Londres démissionne

Par La rédaction | 29 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Directeur général de la Bourse de Londres depuis neuf ans, le Français Xavier Rolet a été contraint hier de démissionner de son poste avec effet immédiat, rapporte Le Monde.

Cette annonce sonne « la fin d’un combat de coqs d’une rare violence, qui s’est étalé sur la place publique de la City » par presse interposée au cours des dernières semaines et se conclut « dans l’humiliation » pour le banquier d’affaires français, estime le quotidien.

Celui-ci précise que tout a commencé le 19 octobre dernier, lorsqu’un communiqué de la Bourse de Londres, le London Stock Exchange, a annoncé le départ de Xavier Rolet. « Une surprise, tant son bilan semble exceptionnel », souligne le journal, qui rappelle qu’en l’espace de huit ans, il a réussi à multiplier le chiffre d’affaires du LSE par trois et sa valorisation par cinq, « propulsant la Bourse de Londres dans les premiers rangs mondiaux ».

ÉCHEC DE LA FUSION AVEC LA BOURSE DE FRANCFORT

Au cours de son mandat, le dirigeant français a néanmoins essuyé un important échec : le projet de fusion avortée du LSE avec la Bourse de Francfort en 2016, officiellement bloqué par les autorités de la concurrence européennes, mais en fait suite logique du Brexit, estime Le Monde. Si ce rapprochement avait eu lieu, Xavier Rolet avait indiqué qu’il céderait sa place l’an prochain. Mais après ce revers, il avait annoncé à la mi-septembre son intention de rester, assurant « n’avoir aucune raison de partir ».

Malgré cela, « lors d’un discret conseil d’administration » tenu à la fin du mois de septembre, son départ à la fin de l’année 2018 avait été entériné avant d’être annoncé officiellement le 19 octobre. Mais depuis, raconte le journal, la situation s’était envenimée entre le dirigeant français « facilement cassant et arrogant » et le président du conseil d’administration du LSE, Donald Brydon, « lui-même un grand fauve de la haute finance londonienne ».

Mardi, c’est le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, qui a mis un terme à la bataille, se disant « sidéré » par la violence des échanges entre les deux adversaires. Le conseil d’administration du LSE n’a de son côté fourni aucune explication au départ précipité de son directeur général, se réfugiant derrière un accord de confidentialité signé avec lui et contraignant les deux parties au silence.

LE PRÉSIDENT DU CA QUITTERA LUI AUSSI SON POSTE

Xavier Rolet, lui, s’est quand même fendu d’un communiqué dans lequel il rejette la responsabilité de sa chute sur le « conseil d’administration », donc Donald Brydon. « Depuis l’annonce de mon départ, le 19 octobre, il y a eu beaucoup de bruits qui n’étaient pas les bienvenus, ce qui n’a pas aidé l’entreprise. À la demande du conseil d’administration, j’ai accepté de démissionner avec effet immédiat. Je ne retournerai pas au bureau, sous aucune circonstance », indique-t-il.

Il ne tombe cependant pas seul, conclut Le Monde, puisque, dans le cadre de l’accord concernant son départ, il a obtenu la tête de son adversaire, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas à sa propre succession lorsque son mandat arrivera à échéance en 2019.

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