Le PDG de Desjardins défend son salaire

Par La rédaction | 21 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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White cloud shape with a red dollar sign and golden question marks made of plexiglas.

Le PDG a révélé gagner 2 millions de dollars par année, primes comprises, moins que dans le reste de l’industrie, précise-t-il.

En entrevue à RDI Économie, le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, a révélé gagner 28 fois le salaire moyen des employés du Mouvement Desjardins.

Il a soutenu que depuis son arrivée à la tête du Mouvement l’an dernier, son salaire est demeuré à ce même ratio, mais il n’a cependant pas pu affirmer qu’il le resterait jusqu’à la fin de sa présidence.

Dans le reste de l’industrie, la rémunération totale des PDG des banques pouvait être en 2016 de 34 à 151 fois plus élevée que le salaire moyen des employés de la même institution financière, a commenté le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).

En dollars constants de 2015, la rémunération à la présidence de Desjardins a augmenté de 147 % de 2001 à 2015, tandis que le salaire moyen des employés de Desjardins n’a augmenté que de 46 %, constate pour sa part le journaliste Gérald Fillion, rappelant les résultats d’une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC).

POUR UN CAPITALISME À VISAGE HUMAIN

Au cours de cette même entrevue, Guy Cormier a rappelé le rôle social que joue le Mouvement Desjardins au Québec, ajoutant vouloir instaurer un climat de confiance entre l’institution financière et la population québécoise, encore très liée au Mouvement. Il a fustigé le capitalisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui et en a appelé à un développement économique responsable, durable et humain pour l’avenir.

« Si on a un développement économique dans les 30 prochaines années qui est identique à la façon dont on l’a fait dans les 30 dernières, on va se ramasser avec une planète en moins bon état, encore plus d’inégalités, des gens frustrés, a-t-il affirmé. On ne peut pas juste attendre des gouvernements, il faut que les entreprises se prennent en main. »

Selon lui, le capitalisme doit évoluer vers quelque chose de plus respectueux des humains et de la nature, de plus inclusif et qui offre plus d’espoir. Racontant se rendre régulièrement en région, il a indiqué que du point de vue des populations sur le terrain, le rythme des changements technologiques et de l’introduction de l’intelligence artificielle, combiné aux profits records dont ils entendent parler sans jamais en voir la couleur, a quelque chose de préoccupant et de frustrant.

UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION

Dans un billet de blogue publié sur son site internet, le président du MÉDAC, Daniel Thouin, note que le fait qu’un dirigeant d’une institution financière révèle son propre ratio d’équité en matière de rémunération est un pas dans la bonne direction qui devrait faire réagir et inspirer les autres institutions de l’industrie financière, qu’elles soient ou non des coopératives.

Le MÉDAC considère cependant qu’il faut dépasser le critère de la comparaison avec les semblables pour déterminer des niveaux de rémunération responsables qui contribueront à des rendements et à des ristournes durables pour les épargnants. D’autant que rien ne semble empêcher que le ratio d’équité qui a été révélé cette année par Guy Cormier puisse s’accroître au cours des prochaines années en fonction de son nombre d’années de service.

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