Le PDG de la Banque Laurentienne tire sa révérence

Par La rédaction | 15 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Banque Laurentienne
Photo : dennizn / 123RF

La Banque Laurentienne a annoncé lundi matin le départ de son président-directeur général, François Desjardins, rapporte La Presse. Un comité spécial a été mandaté pour lui trouver un successeur.

D’ici là, l’intérim sera assuré par Stéphane Therrien, qui occupe aujourd’hui le poste de vice-président exécutif, services aux entreprises et aux particuliers au sein de l’institution financière montréalaise. Dans un communiqué publié lundi, cette dernière indique que François Desjardins, âgé de 49 ans, « partira à la retraite » dès la fin du mois, en même temps qu’il quittera son poste d’administrateur au sein du conseil d’administration.

Grand patron de la banque depuis 2015, François Desjardins travaillait à la Laurentienne depuis 1991 et a débuté au sein de la compagnie comme caissier. En 2016, il a lancé un vaste plan de « rationalisation » de l’établissement, qui prévoyait notamment la fermeture de nombreuses succursales. Un peu plus tôt cette année, il a cependant annoncé que cette opération risquait de prendre plus de temps à se concrétiser en raison de la pandémie de COVID-19.

LE TEMPS DU BILAN

« Je suis fier de ce que j’ai accompli à la Banque au cours des 29 dernières années, particulièrement au cours de mes cinq années passées à titre de président et chef de la direction », commente François Desjardins dans un communiqué publié lundi.

« François a contribué de façon importante à la Banque au cours des cinq années passées à titre de président et chef de la direction. Nous le remercions pour ses 29 ans de service dévoué à la Banque et lui souhaitons bonne chance dans ses projets futurs. Malgré les récentes difficultés attribuables à la pandémie, la Banque demeure en position de force pour relever les défis à venir grâce à de solides niveaux de capitaux et de liquidités et d’excellentes relations avec la clientèle », déclare dans le même communiqué Michael Mueller, président du conseil d’administration.

Dans une entrevue accordée la semaine dernière à La Presse, François Desjardins a justifié sa décision de réduire le dividende de la Laurentienne, assurant qu’il s’agissait de « la bonne chose à faire » dans le contexte actuel.

« Nous ne sommes pas les seuls à le faire. En Europe, dès le début de la pandémie, les autorités gouvernementales ont demandé aux banques de couper leur dividende au complet. HSBC Canada a aussi coupé son dividende au complet », a plaidé le patron de la septième banque en importance au pays.

« IL FAUT AVOIR ASSEZ DE CARACTÈRE »

François Desjardins a profité de l’occasion pour répéter qu’il assumait pleinement son plan de transformation.

« Évidemment, c’est beaucoup d’investissement. Mais être la plus grande banque au Canada à avoir un nouveau système bancaire l’année prochaine nous donnera un avantage concurrentiel très important. Les autres banques devront le faire. […] Chaque fois que quelqu’un fait quelque chose de différent, il y a toujours des critiques. Il faut avoir assez de caractère pour prendre des décisions logiques qui vont amener l’organisation ailleurs », a-t-il déclaré.

Interrogé sur le fait que l’établissement qu’il dirigeait « ratait régulièrement la cible des analystes » et que « plus aucun d’entre eux » ne recommandait d’acheter son action, François Desjardins a réfuté ces allégations, estimant qu’aucune autre institution financière au pays n’avait entamé une transformation aussi profonde que la Laurentienne.

« Les analystes fonctionnent avec des modèles. Ils regardent ce qui augmente et ce qui diminue chaque trimestre. Malheureusement, en raison des règles, il est interdit de leur dire ce qui va se passer. Je n’ai pas le droit. Je peux dire ce qui vient de se passer. Je peux révéler les grandes stratégies. S’ils se trompent dans leurs évaluations, il n’y a pas grand-chose que je peux faire. J’ai dit dès le départ qu’il y aurait des hauts et des bas. […] Les résultats seront plus stables après la transformation », a alors soutenu le dirigeant.

La rédaction