Le pétrole demeurera instable en 2019

14 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plateforme pétrolière.
Photo : Burmakin Andrey / 123RF

Mieux vaut tabler sur un baril entre 50 et 60 $ US, affirme Brian See, gestionnaire de portefeille à Gestion d’actifs CIBC.

À titre de référence, il cite les fluctuations du brut Western Texas Intermediate (WTI), qui est passé de plus de 75 $ US le baril en début de quatrième trimestre à moins de 45 $ US quelques mois plus tard, avant de remonter entre 50 et 55 $ US.

« Le moins qu’on puisse dire, c’est que le pétrole est parti sur une lancée d’instabilité, et celle-ci va continuer », lâche Brian See.

L’expert partage son analyse de la situation en deux volets : l’offre et la demande. La première se porte bien selon lui.

« D’abord, les membres de l’OPEP se sont entendus en décembre pour retirer du marché 1,2 million de barils par jour dès le 1er janvier 2019. Cela va contribuer à épuiser les inventaires et à faire monter les prix », dit Brian See.

« Du côté géopolitique, le chaos social et économique se poursuit au Vénézuela depuis que le président Maduro a pris le pouvoir, et le pays a vu sa production pétrolière tomber de 2,4 millions de barils par jour à 1 million aujourd’hui. La moitié est exportée notamment aux États-Unis, or ceux-ci viennent d’imposer au Vénézuela des sanctions équivalentes à celles que subit l’Iran. Cela va contribuer à limiter la demande, ce qui est bon pour les prix », poursuit l’expert.

« Enfin, les producteurs américains de pétrole de schiste font actuellement leurs budgets à partir d’un baril entre 50 et 55 $ US, alors que l’an dernier ils s’étaient basés sur 60 à 65 $ US. Les plus bas prix les amènent à réduire leurs dépenses en capital, ce qui va réduire la croissance de leur production. »

La demande, en revanche, est le « joker » dans l’équation selon Brian See.

« La croissance mondiale continue de ralentir partout, incluant les grands marchés émergents comme la Chine et l’Inde. Cela affecte la demande de pétrole. Nous allons devoir suivre de près la consommation des produits destinés aux consommateurs finaux, comme l’essence et le diesel, dont les inventaires sont quelque peu élevés à l’heure actuelle », dit Brian See.

« En conclusion, on peut s’attendre à une volatilité continue du pétrole pour la majeure partie de 2019. Les prix vont encore beaucoup fluctuer, et avec l’information que nous détenons actuellement, nous croyons qu’il est raisonnable de tabler sur une fourchette de 50 à 60 $ US le baril de WTI. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.