Le prochain défi des banques : valider leurs données

Par La rédaction | 20 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même s’ils avouent leur incapacité parfois à les valider et les vérifier…

Selon le rapport Banking Technology Vision 2018, les banques ont toujours conservé un grand volume de données confidentielles et recueillent de plus en plus de données provenant de sources externes. Le hic, c’est que si plus de neuf banquiers sur dix (94 %) disent faire confiance à l’intégrité des sources de leurs données, la moitié d’entre eux avouent ne pas en faire assez pour les valider et s’assurer de leur qualité.

  • 11 % des banquier font confiance à la fiabilité de leurs données, mais ne les valident pas;
  • 16 % tentent de valider leurs données, mais ne sont pas sûrs de leur qualité;
  • 24 % valident les données, mais reconnaissent qu’ils devraient en faire beaucoup plus pour en assurer la qualité.

Par ailleurs, alors que cinq banquiers sur six (84 %) déclarent qu’ils utilisent de plus en plus les données pour la prise de décisions critiques et automatisées, plus des trois quarts (78 %) des personnes interrogées estiment que ces systèmes automatisés ne sont pas exsangues de nouveaux risques : les données peuvent en effet se révéler fausses et celles obtenues en externe difficiles à vérifier.

« Des données inexactes et non vérifiées rendront les banques vulnérables aux fausses informations commerciales qui conduisent à de mauvaises décisions, explique Alan McIntyre, directeur général principal et chef de la pratique bancaire d’Accenture. Les banques peuvent remédier à cette vulnérabilité en vérifiant l’historique des données à partir de leur origine. Étant donné que quatre banquiers sur cinq que nous avons interrogés ont déclaré baser leurs systèmes et stratégies les plus critiques sur les données, il est essentiel que les données puissent être vérifiées et validées. »

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le rapport s’appuie sur l’analyse d’un comité consultatif de plus de 25 personnes, sur des entrevues avec des sommités en technologie et des experts du secteur, et sur les résultats d’une enquête menée auprès de près de 800 banquiers.

Le rapport de cette année, dont le thème est « Bâtir une banque évolutive », présente quelques tendances en matière de TI, dont la véracité des données, qui pourraient générer la prochaine vague de perturbation dans le sectaire bancaire. Il s’attarde également sur la façon dont les changements technologiques modifieront les règles bancaires au cours de la prochaine décennie.

Il s’avère que l’intelligence artificielle (IA) continue d’être une tendance majeure pour 2018. Près de quatre banquiers sur cinq (79 %) interrogés croient qu’elle deviendra partie prenante de l’industrie au cours des deux prochaines années.

Les banquiers s’inquiètent cependant de la façon dont les décisions seront prises par l’IA au fur et à mesure que la technologie progresse, et si ces décisions seront conformes aux normes réglementaires et d’éthique.

Dans cette optique, il est impératif de s’assurer que les machines sont bien formées, qu’elles prennent des décisions conformes à l’éthique et qu’elles peuvent évoluer d’une manière compatible avec la marque de la banque.

TRANSPARENCE

« Au fur et à mesure que l’IA devient plus visible au sein des banques, à la fois comme collègue de travail auprès des employés et comme représentant auprès de la clientèle, on examinera de plus près la façon dont sont prises les décisions issues de l’IA, affirme Peter Sidebottom, directeur général de la stratégie de la pratique des services financiers d’Accenture. Les processus décisionnels de l’IA ne peuvent pas s’apparenter à une boîte noire. Les banques doivent respecter et assurer la même transparence qu’avec tout autre employé pour assurer la conformité réglementaire et gagner la confiance des clients. »

Quatre-vingt-dix pour cent des banquiers estiment important que les employés et les clients comprennent ce qui sous-tend les décisions prises à l’aide de l’IA. Près d’un quart (24 %) d’entre eux ont déclaré que leurs plans bancaires prévoient la transparence pour tous les domaines où l’IA est utilisée dans la banque dans un délai de deux ans, et 29 % ont souligné que leurs plans bancaires sont entièrement transparents pour toutes les décisions issues de l’IA qui touchent la clientèle.

La transparence sera essentielle, car plus des deux tiers (71 %) des banquiers interrogés ont déclaré que le plus grand avantage qu’ils attendent de l’IA est qu’elle permettra aux banques d’instaurer un climat de confiance avec leurs clients.

CHAÎNE DE BLOCS

Si les entreprises dépendent aujourd’hui des partenariats technologiques pour leur croissance, de nombreuses banques ne peuvent pas aisément s’associer à des tiers en raison de leurs propres plateformes technologiques et d’exploitation complexes.

Deux technologies pourrait aider les banques à surmonter ces défis : les microservices et la chaîne de blocs.

Parmi tous les cadres interrogés, ceux du secteur bancaire étaient en effet plus susceptibles que ceux de tout autre secteur de citer la chaîne de blocs et les contrats intelligents comme étant essentiels à leur entreprise au cours des trois prochaines années (71 % des banquiers par rapport à 60 % des cadres d’autres secteurs, en moyenne).

En outre, les dirigeants des banques s’attendent à voir des systèmes en chaîne de blocs opérationnels et en service dans leurs banques dans 2,6 ans, en moyenne, et à ce que la technologie puisse un jour fournir des remplacements rentables aux systèmes bancaires centraux existants.

La rédaction