Le ralentissement des prêts hypothécaires fait mal aux banques

Par La rédaction | 6 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Petite cabane d'oiseau en bois rouge sur un clavier d'ordinateur.
Photo : Maitree Boonkitphuwadon / 123RF

La croissance des prêts hypothécaires, véritable vache à lait pour les banques canadiennes, est tombée à son plus bas niveau en 17 ans, rapporte Bloomberg.

« Les prêts hypothécaires constituent le pain et le beurre des banques canadiennes, mais celles-ci risquent d’avoir un peu moins de beurre à mettre sur leur pain, explique Craig Fehr, stratège en placement chez Edward Jones & Co. Il s’agit, dans de nombreux cas, de leur activité la plus importante, la plus rentable et la plus stable. »

Les prêts hypothécaires résidentiels ont enregistré une croissance de 3,1 % entre décembre 2017 et décembre 2018, soit le taux le plus faible depuis 2001, et une hausse moitié moins élevée qu’il y a à peine deux ans, selon des données de la Banque du Canada.

Craig Fehr estime que les investisseurs devront « recalibrer leurs attentes » face aux titres des grandes banques. « Celles qui vont le mieux s’en sortir sont celles qui ont d’autres leviers à leur disposition pour générer des revenus », dit-il.

DIVERSIFIER LES SOURCES DE REVENU

Les règles plus strictes imposées par Ottawa aux Canadiens qui désirent obtenir un prêt hypothécaire ont refroidi le marché immobilier au pays. Toronto et Vancouver ont connu en 2018 leur pire année en matière de ventes domiciliaires en une décennie.

Même si cette réglementation accrue risque d’influencer négativement les résultats des banques canadiennes, Robert Sedran, analyste à Marché des capitaux CIBC, estime néanmoins qu’elle favorisera un environnement de prêt plus en santé et un marché immobilier plus sain à long terme.

Un marché immobilier en surchauffe et un niveau d’endettement élevé figurent parmi les principales raisons qui ont poussé d’importants fonds de couverture américains à vendre à découvert les titres des banques canadiennes. À la fin janvier, environ 2,4 % des actions des six grandes banques étaient détenues en position short.

Cela dit, au cours des deux dernières années, les titres des banques ont mieux fait que l’indice S&P TSX, précise Bloomberg.

Pour compenser les pertes de revenus liées au ralentissement du marché immobilier, les banques cherchent à développer leurs activités de gestion de patrimoine et misent davantage sur les prêts commerciaux. Les six grandes banques ont ainsi enregistré une hausse de 11 % des prêts commerciaux l’année dernière.

La rédaction