Le REER ne fait pas rêver les Canadiens

Par La rédaction | 25 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Igor Stevanovic / 123RF

Un sondage de la Banque CIBC révèle que 65 % des Canadiens ne consultent pas d’experts en prévision de la retraite et que deux sur cinq ne voient pas « l’utilité » d’investir dans un REER.

Les deux tiers d’entre eux croient par ailleurs qu’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est un instrument d’épargne plus efficace, parce qu’il est complètement exonéré d’impôt.

« Ces dernières années, plusieurs mythes ont circulé au sujet des REER, qui leur font, injustement, mauvaise presse, analyse Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale, Planification financière et conseils à la Banque CIBC. Bien que les besoins de chacun en matière de retraite varient, il importe de prendre le temps d’établir un plan de retraite pour vous assurer d’avoir les fonds suffisants pour vous offrir le style de vie que vous souhaitez, payer des dépenses imprévues comme des coûts de soins de santé, ou laisser un legs à vos héritiers. »

M. Golombek insiste ainsi sur le fait que les REER devraient être encore le principal instrument d’épargne-retraite pour la plupart des Canadiens.

SE FIER À DE FAUSSES INFORMATIONS

Dans son nouveau rapport, À la défense des REER : dissiper les mythes courants, Jamie Golombek déboulonne certains mythes courants qui ont contribué au récent déclin des cotisations aux REER afin d’aider les Canadiens à éliminer toute confusion et à se préparer en vue de leur retraite.

Il note par exemple que 57 % des Canadiens jugent qu’il est compliqué d’épargner en vue de la retraite et souhaiteraient connaître la meilleure stratégie pour eux… alors qu’ils sont peu nombreux à demander conseil auprès d’un expert.

« Le danger est de ne pas faire appel à un spécialiste en services financiers qualifié, mais de se fier plutôt à de fausses informations ou, par exemple, à des discussions entendues lors d’une soirée pour prendre d’importantes décisions financières », estime-t-il.

L’épargne en prévision de la retraite est un sujet délicat. Certains Canadiens s’attendent à moins dépenser, tandis que d’autres constatent que les dépenses restent les mêmes ou augmentent en raison de voyages, de nouveaux passe-temps ou de coûts liés à la santé. Mais quel que soit le mode de vie souhaité, prévient M. Golombek, le revenu tiré des prestations gouvernementales ou d’un régime de retraite d’employeur (le cas échéant) sera sans doute insuffisant.

« L’une des principales fausses idées au sujet des REER est peut-être qu’ils sont inutiles étant donné que vous paierez tout de même de l’impôt dans l’avenir, alors qu’un CELI vous procure une source de revenu complètement exonérée d’impôt, indique-t-il. Mais le fait est que même si un CELI peut être un meilleur choix pour les personnes actuellement dans une tranche d’imposition inférieure ou qui en sont à leurs premières années de gains de revenus, un REER peut procurer un taux de rendement complètement exonéré d’impôt et est fréquemment la meilleure option d’épargne-retraite. »

MIEUX QU’UN PLACEMENT NON ENREGISTRÉ

Dans son rapport, M. Golombek illustre comment, même avec la facture d’impôt différé sur le revenu provenant d’un REER à la retraite, l’investissement dans un REER vaut mieux que d’investir dans des comptes non enregistrés. Si le taux d’imposition est moins élevé l’année du retrait, vous obtenez un taux de rendement encore plus élevé sur votre placement dans un REER, ajoute-t-il.

« Le fait est qu’il est inutile d’avoir des placements non enregistrés, à moins qu’il ne vous reste plus de droits de cotisation à votre REER ou à votre CELI », précise-t-il.

Alors que les répondants ont donné comme principale raison pour ne pas cotiser à un REER « de ne pas avoir assez d’argent pour faire des économies », Jamie Golombek affirme que la plupart d’entre nous pourrions économiser un peu plus si nous comprenions les risques et les avantages de le faire. Raison pour laquelle une planification financière précoce est d’une importance capitale.

Il explique par ailleurs que bien que certains Canadiens aient tendance à attendre à la dernière minute pour prendre des décisions en matière de REER et à verser une cotisation juste avant l’échéance, le fait de cotiser même une somme minime chaque mois peut faire une énorme différence à la longue et augmenter les économies.

Sondage réalisé en ligne du 12 au 14 janvier 2018 et mené auprès de 1 523 adultes canadiens choisis au hasard parmi les personnes inscrites au Forum Angus Reid. La marge d’erreur, qui mesure la variabilité d’échantillonnage, est de ± 2,5 %, 19 fois sur 20.

La rédaction