Le retour de l’« active share »…

Par La rédaction | 19 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Mathematics Problems on a Greenboard

Développée il y a dix ans, l’ « active share » consiste en une méthode de calcul pour aider les investisseurs à choisir les fonds présentant une plus grande valeur. Controversée à l’époque, la méthode a fait peau neuve et est de retour, rapporte le Globe and Mail.

L’active share a été développé par les professeurs en finance Martijn Cremers et Antti Petajisto. Il mesure la différence entre les actifs détenus dans les portefeuilles, à la fois en matière de noms et de répartition d’actif, en les comparant à leur indice de référence. Un portefeuille géré de manière entièrement active a un active share de près de 100 %, alors qu’un fonds indiciel se rapproche plutôt du zéro, puisqu’il ne fait en réalité qu’imiter son indice de référence.

LE TRIOMPHE DE LA GESTION ACTIVE

En développant cet indice, les deux chercheurs en sont venus à la conclusion que les fonds présentant une combinaison de score très bas d’active share et de frais de gestion élevés devaient absolument être évités. Souvent présentés comme des fonds gérés activement (ce qui justifie les frais de gestion), ces fonds ne se distinguent pas vraiment des fonds indiciels, beaucoup moins chers.

L’étude démontrait aussi que les fonds les plus performants étaient ceux qui étaient gérés activement, notamment ceux qui étaient concentrés dans un secteur. De plus, des méthodes comme le market timing, par exemple en ajustant ses positions de liquidités ou en faisant une rotation entre diverses industries, ne semblaient pas apporter de valeur ajoutée.

UN CONCEPT CRITIQUÉ

S’il a beaucoup fait parler de lui à l’époque, le concept n’a pas fait énormément d’adeptes au Canada, selon le Globe and Mail. Les calculs pour arriver au score d’active share étaient très complexes. Le quotidien torontois laisse aussi entendre que plusieurs gestionnaires de fonds, déçus de leur score, ont peut-être glissé cette méthode sous le tapis.

D’autres chercheurs ont aussi critiqué la méthode, soutenant que le score révélait en fait un phénomène à l’œuvre dans les fonds de petite capitalisation, mais ne pouvant être étendu à l’ensemble du marché.

DEUXIÈME ESSAI

Dans un récent article publié dans le Financial Analysts Journal, le professeur Cremers revient à la charge. Il a simplifié sa méthode de calcul. Il s’agit maintenant simplement de regarder chaque titre d’un portefeuille et de vérifier s’il est présent dans l’indice de référence. Lorsqu’un titre est présent aux deux endroits, le fonds perd des points.

Le professeur indique aussi que le score en lui-même ne nous dit pas si le gestionnaire est habile dans la sélection des titres, mais seulement qu’il les choisit bel et bien, donc qu’il est un gestionnaire actif. À nous d’évaluer s’il est un bon gestionnaire, en observant ce que le professeur appelle « les trois piliers de la gestion active », soit l’habileté, la conviction et l’opportunité. Cela aidera à débusquer les faux fonds actifs qui ne font que refléter leur indice.

Reste à voir si ces modifications suffiront à rendre la méthode populaire dans l’industrie.

La rédaction