Le retour en grâce de l’or

Par La rédaction | 24 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À l’heure où les marchés mondiaux broient du noir, les producteurs d’or ont toutes les raisons de se frotter les mains, rapporte La Presse.

Le métal jaune a franchi le seuil des 1 200 $US l’once la semaine dernière, soit une augmentation de 16 % depuis le 1er janvier et, converti en dollars canadiens, presqu’un record.

De même, le titre du canadien Barrick Gold, leader mondial du secteur, a bondi de plus de 70% en l’espace de deux mois, tandis que son principal rival, l’américain Newmont, progressait de 38 %, indique de son côté Le Figaro, qui ajoute que l’indice FTSE Gold Mine, une référence en Europe, a progressé de 40 % depuis le début de l’année.

DES COURS PLUS BAS QU’IL Y A CINQ ANS

Ce phénomène marque « un retour en faveur après six années de misère accentuées par un dévissage en règle à la fin de l’année dernière », affirme La Presse.

Payé en pétrole, l’or n’a même jamais été aussi cher, souligne l’analyste Jim Reid, de la Deutsche Bank, dans le quotidien montréalais : le prix du lingot est aujourd’hui environ 44 fois plus élevé que celui de l’or noir, « alors que le multiple moyen historique est de 16 ». Le plus grand différentiel jusqu’alors (41) remontait à 1892, précise le journal.

« Ce retour en grâce boursier, inespéré il y a quelques mois, n’efface toutefois pas la descente aux enfers des mines d’or ces dernières années », nuance Le Figaro. En effet, « leurs cours restent inférieurs de près de 70% à leur valeur d’il y a cinq ans. Résultat, la capitalisation boursière de l’ensemble de ce secteur, qui compte de nombreuses petites sociétés, ne s’élève qu’à 116 G$ ».

DES GAINS FRAGILES

« Les prix de l’or et de l’argent pourraient encore augmenter un peu à court terme », prévoient pour leur part deux experts du Mouvement Desjardins, François Dupuis, économiste en chef, et Mathieu D’Anjou, économiste principal, dans leur dernière analyse des tendances dans le secteur des matières premières.

« Ces gains nous paraissent toutefois très fragiles puisqu’ils reflètent surtout la poussée d’inquiétudes des investisseurs et la perception que les taux directeurs américains demeureront inchangés toute l’année. À notre avis, il est plus probable que les choses finissent par se calmer et que la Réserve fédérale augmente ses taux directeurs », écrivent-ils.

Un scénario qui, s’il se réalise, « favoriserait une remontée du dollar américain et risquerait de ramener les prix de l’or aux environs de 1 050 $US l’once à la fin 2016 ».

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